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|---|---|---|
[←44]
Expression proverbiale, déjà employée dans le Lachès, 187 b, qui se dit de ceux qui
s’attaquent sans préparation aux choses les plus difficiles
| ||
[←45]
Périclès institua la solde pour l’armée et l’indemnité aux jurés, celleci en 462-461
| ||
[←46]
Les admirateurs des Lacédémoniens s’adonnaient à la boxe comme eux, et leurs oreilles
portaient la trace des coups de poing
| ||
Cf
| ||
Protagoras, 342 b
| ||
[←47]
Sur le procès que les Athéniens firent à Périclès et sur le véritable caractère de ce grand
homme, cf
| ||
Thucydide, II, 65, et Plutarque, Vie de Périclès, XXXI et XXXV
| ||
[←48]
Odyssée, VI, 120 et ailleurs
| ||
[←49]
Miltiade, ayant échoué au siège de Paros, fut condamné à une forte amende et mourut en
prison
| ||
Les historiens sont muets sur cette décision des Athéniens de précipiter Miltiade dans le
barathre
| ||
[←50]
La gymnastique, qui fortifie le corps et prévient les maladies par l’hygiène, l’emporte sur la
médecine qui les guérit
| ||
[←51]
Passage de sens controversé
| ||
Calliclès semble vouloir dire : « Tu peux même dire métier de
Mysien au lieu de métier de flatteur, c’estàdire : tu peux le qualifier d’un terme encore plus
méprisable que celui de flatteur, mais exercele malgré tout, si tu ne veux pas qu’il t’arrive
malheur
| ||
» Les Mysiens étaient un peuple barbare et méprisé
| ||
[←52]
Iliade, XV, 187188
| ||
Cf
| ||
, sur le mythe du Gorgias, Apologie, 40 c sqq
| ||
; Rép
| ||
, X, 614 b sqq
| ||
;
Phédon, 107 d sqq
| ||
[←53]
Il n’est pas question dans Homère des îles des Bienheureux, qui n’apparaissent que chez
Hésiode (Travaux et Jours, 170171) ; mais il est question dans l’Odyssée, IV, 563, de la Plaine
Élyséenne, promise à Ménélas
| ||
[←54]
Homère connaît le Tartare, mais comme une sorte de prison pour les dieux (Iliade, VIII, 13
et 478)
| ||
[←55]
Il y a ici un souvenir d’Eschyle, Prométhée, 256 : « J’ai ôté aux mortels la prescience de leur
destinée
| ||
»
[←56]
Sans doute « la prairie d’asphodèles où habitent les âmes, fantômes des morts »
| ||
(Odyssée,
XXIV, 1314)
| ||
[←57]
Minos et Rhadamanthe sont fils d’Europe, fille de Phœnix, qui régnait en Phénicie, par
conséquent asiatiques par leur origine ; Éaque est fils de la nymphe Égine
| ||
[←58]
Odyssée, XI, 576 sqq
| ||
Mais le passage où il est question de ces grands coupables est de date
récente
| ||
[←59]
Odyssée, XI, 569
| ||
PLATON
Hippias Majeur (Sur le Beau)
Traduction, notices et notes par Émile Chambry
PhiloSophie
© septembre 2018
Notice sur l’Hippias majeur
Hippias, revenu à Athènes après une longue absence, rencontre
Socrate, qui engage la conversation avec lui : – D’où vient que nous
avons été si longtemps sans te voir ? lui demande-t-il
| ||
– C’est qu’Élis
m’envoie souvent en ambassade, en particulier à Lacédémone ; car les
sophistes d’aujourd’hui ont ajouté à la science de leurs devanciers les
talents politiques
| ||
– En effet, dit Socrate, Gorgias et Prodicos sont
venus à Athènes comme ambassadeurs et en même temps ils se sont
fait beaucoup d’argent en donnant des leçons aux jeunes gens
| ||
– Je
m’en suis fait moi-même plus qu’aucun d’eux, Socrate
| ||
– Alors tu as dû
en rapporter beaucoup de Lacédémone
| ||
– Pas une obole
| ||
– Pourquoi ?
Est-ce que les Lacédémoniens n’estimeraient pas ta science ? et les
jeunes gens n’auraient-ils pas intérêt à s’instruire près de toi ? – La loi
défend aux Lacédémoniens de changer l’éducation traditionnelle
| ||
–
Mais, reprend Socrate, la loi étant faite pour l’utilité du public, les
Lacédémoniens, en refusant une éducation qui les rendrait meilleurs,
vont donc contre l’intention de la loi ? – Ce n’est pas à moi à dire le
contraire, Socrate, puisque tu défends ma cause
| ||
– Mais alors sur quoi
t’applaudissent-ils, comme tu dis ? Sur les sciences ? – Non ; sur les
histoires du temps passé
| ||
Dernièrement, j’ai eu beaucoup de succès, en
leur lisant un discours où je fais parler Nestor sur les belles
occupations qui conviennent à la jeunesse
| ||
– Puisque tu parles de
belles occupations, dit Socrate, pourrais-tu me dire ce que c’est que le
beau ?
Nous arrivons enfin au sujet, après ce préambule un peu long, mais
que la malice de Socrate et la vanité d’Hippias naïvement étalée
rendent court au lecteur
| ||
Socrate feint d’avoir été interrogé lui-même
sur la nature du beau par un bourru, auquel il n’a su que répondre ;
aussi s’adresse-t-il à Hippias, qui sait tout, pour l’éclairer sur cette
question
| ||
Ce bourru, qui ne cesse de questionner Socrate et de lui
reprocher son ignorance, n’est autre que Socrate lui-même, qui se
dédouble ici et fait deux personnages, celui du Socrate présent qui
conduit la discussion, et celui du Socrate soi-disant absent qui
présente les objections, et les adresse à Socrate, qui les transmet à
Hippias
| ||
C’est Hippias que visent les coups de boutoir du bourru ;
mais, comme c’est Socrate qui est censé les recevoir, Hippias ne peut
se fâcher ni se dérober à la discussion
| ||
Hippias, interrogé sur la nature du beau, se méprend sur la portée de
la question et répond que le beau, c’est une belle fille
| ||
– Une belle fille,
soit, dit Socrate ; mais une belle cavale, une belle lyre, une belle
marmite sont également belles
| ||
– Oui, dit Hippias, mais ces objets ne
méritent pas d’être considérés comme beaux en comparaison d’une
belle fille
| ||
– Sans doute une belle fille est plus belle qu’une marmite,
mais elle l’est moins que les déesses
| ||
D’ailleurs, ce que je te demande,
ce n’est pas quels sont les objets beaux, mais ce qui est beau en soi et
orne toutes les choses qui sont belles
| ||
— A ce compte, réplique Hippias, c’est l’or qui est beau, puisqu’il orne
toutes les choses auxquelles on l’applique
| ||
— Pas plus que l’ivoire ou les pierres précieuses ; et ces choses-là ne
sont belles qu’à la condition qu’elles conviennent, et, pour en
revenir à la marmite, une mouvette de bois de figuier lui convient
mieux qu’une mouvette d’or
| ||
— Ce que tu veux, reprend Hippias, c’est quelque chose qui ne
paraisse laid à personne en aucun temps
| ||
Eh bien, ce qu’il y a de
plus beau, c’est d’être riche, bien portant, honoré des Grecs, de
parvenir à la vieillesse, de faire à ses parents et de recevoir soi-
même de belles funérailles
| ||
– Si je fais cette réponse à mon homme,
dit Socrate, et qu’il ait un bâton à la main, je risque de recevoir une
volée de coups
| ||
Ce que tu dis, en effet, ne saurait s’appliquer au cas
d’Achille ou d’Héraclès, ni aux dieux, et ta prétendue beauté est
belle pour les uns, laide pour les autres
| ||
Alors Socrate lui-même propose une autre définition : le beau est ce
qui convient
| ||
Hippias y acquiesce aussitôt ; mais Socrate veut la
soumettre auparavant à l’examen
| ||
La convenance, dit Hippias, est ce
qui fait paraître beaux les objets beaux
| ||
– Ce n’est donc pas le beau, dit
Socrate, car le beau leur confère une beauté réelle, qu’ils paraissent
beaux ou ne le paraissent pas
| ||
– Là-dessus, Hippias corrige sa
définition et affirme que la convenance produit à la fois par sa
présence la réalité et l’apparence de la beauté
| ||
– Ceci n’est pas vrai,
reprend Socrate, des usages et des occupations : on en ignore si bien la
beauté qu’on se querelle sans cesse et partout à leur sujet
| ||
D’ailleurs, si
la convenance produit à la fois la réalité et l’apparence de la beauté, la
même cause ne saurait produire deux effets différents
| ||
Socrate alors suggère une autre définition : c’est peut-être l’utile qui
est le beau
| ||
C’est par la puissance qu’on peut faire ce qui est utile ;
mais comme les hommes qui disposent de la puissance font plus
souvent le mal que le bien, cette puissance et ces choses utiles ne sont
pas le beau, à moins qu’elles ne soient appliquées à une bonne fin
| ||
Ceci est l’avantageux
| ||
Mais l’avantageux est ce qui produit le bien, c’en
est la cause
| ||
Dès lors le beau est la cause du bien ; or la cause et l’effet
sont choses différentes : il en faut conclure que le beau n’est pas le
bien, ni le bien le beau
| ||
Il me vient maintenant une autre idée, dit Socrate
| ||
Le beau ne serait-il
pas le plaisir qui vient de la vue et de l’ouïe ? Un premier défaut de
cette définition, c’est de laisser de côté les belles occupations et les lois
| ||
On peut se demander aussi pourquoi elle écarte les plaisirs des autres
sens
| ||
Pourquoi choisir uniquement ces deux-là ? demande le Socrate
questionneur
| ||
Ce n’est point parce qu’il vient de la vue qu’un plaisir est
beau, ni parce qu’il vient de l’ouïe
| ||
Dans un couple d’objets, il y a des
cas où tout terme applicable aux deux, juste, beau, par exemple,
s’applique à chacun
| ||
Il y a d’autres cas où le terme applicable aux deux,
pair par exemple, n’est pas applicable à chacun (qui est impair)
| ||
Dans
quelle catégorie faut-il ranger le plaisir qui vient des yeux et des
oreilles, s’il est le beau ? Évidemment dans la première ; car, si deux
objets sont beaux, il faut de toute nécessité que chacun d’eux le soit
| ||
Dès lors nous aboutissons à une impossibilité, puisque le beau qui
appartient aux deux plaisirs de la vue et de l’ouïe pris conjointement,
n’appartient pas à chacun d’eux séparément
| ||
Donc le beau ne consiste
pas dans les plaisirs de la vue et de l’ouïe
| ||
Si Socrate a choisi ces deux plaisirs pour définir le beau, c’est parce
que, dit-il, ils sont les plus innocents et les meilleurs » – Alors, dit le
questionneur, c’est le beau avantageux que vous prétendez être le
beau ? Mais l’avantageux étant ce qui produit le bien, nous retombons
dans la même difficulté ; le beau ne peut être le bien, ni le bien le beau
| ||
Devant l’insuccès de leurs recherches, Hippias conseille à Socrate de
renoncer à tout ce verbiage, à quoi Socrate répond qu’il le voudrait,
mais que cet homme qui ne cesse de le critiquer ne le lui permet pas
| ||
Au point de vue philosophique, comme au point de vue littéraire,
l’Hippias majeur a au moins la même valeur que l’Euthyphron, le
Lachès, le Charmide et le Lysis
| ||
C’est un modèle de la dialectique
appliquée par Socrate à la recherche des définitions exactes
| ||
Dans les
quatre dialogues que je viens de citer, il s’agit de définir la piété, le
courage, la sagesse et l’amitié
| ||
Dans l’Hippias majeur, il s’agit de
définir le beau
| ||
Huit définitions sont successivement proposées
| ||
Passées au crible, elles sont reconnues fausses ou insuffisantes et les
deux interlocuteurs se séparent sans être arrivés au but, exactement
comme dans l’Euthyphron, le Lachès, le Charmide et le Lysis, qui tous
restent sans conclusion
| ||
Ce sont tous des dialogues « anatreptiques »,
c’est-à-dire qui ont pour but de « renverser » des opinions erronées
| ||
Platon se réservait, après avoir ainsi déblayé le terrain, de trouver lui-
même une solution, quand il aurait mis sur pied le système
philosophique qui sans doute était déjà ébauché dans son esprit
| ||
On
peut se demander même s’il n’était pas déjà sur la voie des Idées,
quand il écrivit l’Hippias majeur
| ||
Certaines expressions, comme αύτό
τό χαλόυ, le beau en soi, l’emploi du mot εϊδος, forme (289 d) où il est
dit : « le beau en soi, qui pare toutes les autres choses et les fait
paraître belles, quand cette forme (εϊδος) s’y est ajoutée… », l’emploi
de ούσία accouplé à πάθος, pour désigner cette addition qui confère la
beauté, sont des expressions nouvelles étrangères aux premiers
dialogues
| ||
Mais peut-être ces expressions n’ont-elles pas encore le sens
métaphysique que Platon leur donnera plus tard ; elles semblent en
effet employées du point de vue purement logique
| ||
ούσία par exemple
accouplé à πάθος n’a pas encore le sens ontologique qu’il a dans le
Phédon
| ||
Le beau n’est pas une entité qui s’ajoute à un objet
particulier : c’est, comme l’indique le mot πάθος, une qualité
accidentelle qui s’ajoute à l’objet
| ||
D’autre part on ne voit rien qui
annonce la doctrine de la réminiscence, qui parait pour la première
fois dans le Ménon, ni la manière dont les âmes, dans le Phèdre,
prennent connaissance des Idées du Beau et du Bien de l’autre côté du
ciel
| ||
L’Hippias majeur est donc antérieur au Ménon et au Phèdre, et,
parce qu’il dénote une préoccupation nouvelle, celle du beau en soi, il
semble qu’il a dû être composé après le Lachès, le Charmide et le
Lysis
| ||
Au point de vue littéraire, c’est un chef-d’œuvre d’art dramatique
| ||
Il
n’y a que deux interlocuteurs présents sur la scène, mais il y en a un
troisième, hors de la scène, qui qui prend une part importante à
l’action
| ||
Socrate en effet se dédouble et fait deux personnages
| ||
Ce
dédoublement est une trouvaille de génie
| ||
Il permet à Socrate de
critiquer sans ménagement Hippias par la bouche de cet absent que le
sophiste ne connaît pas
| ||
Nous avons ainsi deux Socrates, ou Socrate
sous deux aspects différents, l’un qui mène la discussion avec une
habileté magistrale, une ironie exquise et une feinte humilité, qui fait
ressortir davantage la vanité de son interlocuteur
| ||
Par son admiration
que rien ne décourage et par les louanges qu’il ne cesse de lui
prodiguer, il efface l’impression que pourraient faire sur l’esprit
d’Hippias les brutales critiques de l’autre Socrate
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