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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Section 6 : De l'habilitation familiale
Article 494-1
Lorsqu'une personne est dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d'une altération,
médicalement constatée soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher
l'expression de sa volonté, le juge des tutelles peut habiliter une ou plusieurs personnes choisies parmi ses
ascendants ou descendants, frères et sœurs ou, à moins que la communauté de vie ait cessé entre eux, le
conjoint, le partenaire auquel elle est liée par un pacte civil de solidarité ou le concubin à la représenter,
à l'assister dans les conditions prévues à l'article 467 ou à passer un ou des actes en son nom dans les
conditions et selon les modalités prévues à la présente section et à celles du titre XIII du livre III qui ne lui
sont pas contraires, afin d'assurer la sauvegarde de ses intérêts.
La personne habilitée doit remplir les conditions pour exercer les charges tutélaires. Elle exerce sa mission à
titre gratuit.
Article 494-2
L'habilitation familiale ne peut être ordonnée par le juge qu'en cas de nécessité et lorsqu'il ne peut être
suffisamment pourvu aux intérêts de la personne par l'application des règles du droit commun de la
représentation, de celles relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et des règles des régimes
matrimoniaux, en particulier celles prévues aux articles 217, 219, 1426 et 1429, ou par les stipulations du
mandat de protection future conclu par l'intéressé.
Article 494-3
La demande aux fins de désignation d'une personne habilitée peut être présentée au juge par la personne
qu'il y a lieu de protéger, par l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou par le procureur de la
République à la demande de l'une d'elles.
La demande est introduite, instruite et jugée conformément aux règles du code de procédure civile et dans le
respect des dispositions des articles 429 et 431.
La désignation d'une personne habilitée est également possible à l'issue de l'instruction d'une requête aux fins
d'ouverture d'une mesure de protection judiciaire ou lorsque, en application du troisième alinéa de l'article
442, le juge des tutelles substitue une habilitation familiale à une mesure de curatelle ou de tutelle.
Article 494-4
La personne à l'égard de qui l'habilitation est demandée est entendue ou appelée selon les modalités prévues
au premier alinéa de l'article 432. Toutefois, le juge peut, par décision spécialement motivée et sur avis du
médecin mentionné à l'article 431, décider qu'il n'y a pas lieu de procéder à son audition si celle-ci est de
nature à porter atteinte à sa santé ou si la personne est hors d'état de s'exprimer.
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Le juge s'assure de l'adhésion ou, à défaut, de l'absence d'opposition légitime à la mesure d'habilitation et au
choix de la personne habilitée des proches mentionnés à l'article 494-1 qui entretiennent des liens étroits et
stables avec la personne ou qui manifestent de l'intérêt à son égard et dont il connaît l'existence au moment
où il statue.
Article 494-5
Le juge statue sur le choix de la personne habilitée et l'étendue de l'habilitation en s'assurant que le dispositif
projeté est conforme aux intérêts patrimoniaux et, le cas échéant, personnels de l'intéressé.
Si l'habilitation familiale sollicitée ne permet pas d'assurer une protection suffisante, le juge peut ordonner
une des mesures de protection judiciaire mentionnées aux sections 3 et 4 du présent chapitre.
Article 494-6
L'habilitation peut porter sur :
– un ou plusieurs des actes que le tuteur a le pouvoir d'accomplir, seul ou avec une autorisation, sur les biens
de l'intéressé ;
– un ou plusieurs actes relatifs à la personne à protéger. Dans ce cas, l'habilitation s'exerce dans le respect
des dispositions des articles 457-1 à 459-2 du code civil.
La personne habilitée ne peut accomplir en représentation un acte de disposition à titre gratuit qu'avec
l'autorisation du juge des tutelles.
Si l'intérêt de la personne à protéger l'implique, le juge peut délivrer une habilitation générale portant sur
l'ensemble des actes ou l'une des deux catégories d'actes mentionnés aux deuxième et troisième alinéas.
La personne habilitée dans le cadre d'une habilitation générale ne peut accomplir un acte pour lequel elle
serait en opposition d'intérêts avec la personne protégée. Toutefois, à titre exceptionnel et lorsque l'intérêt de
celle-ci l'impose, le juge peut autoriser la personne habilitée à accomplir cet acte.
En cas d'habilitation générale, le juge fixe une durée au dispositif sans que celle-ci puisse excéder dix ans.
Statuant sur requête de l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou du procureur de la République
saisi à la demande de l'une d'elles, il peut renouveler l'habilitation lorsque les conditions prévues aux articles
431 et 494-5 sont remplies. Le renouvellement peut-être prononcé pour la même durée ; toutefois, lorsque
l'altération des facultés personnelles de la personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée n'apparaît
manifestement pas susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises de la science, le
juge peut, par décision spécialement motivée et sur avis conforme du médecin mentionné à l'article 431,
renouveler le dispositif pour une durée plus longue qu'il détermine, n'excédant pas vingt ans.
Les jugements accordant, modifiant ou renouvelant une habilitation générale font l'objet d'une mention en
marge de l'acte de naissance selon les conditions prévues à l'article 444. Il en est de même lorsqu'il est mis
fin à l'habilitation pour l'une des causes prévues à l'article 494-11.
Article 494-7
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La personne habilitée à représenter la personne protégée peut, sauf décision contraire du juge, procéder sans
autorisation aux actes mentionnés au premier alinéa de l'article 427.
Article 494-8
La personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée conserve l'exercice de ses droits autres que ceux dont
l'exercice a été confié à la personne habilitée à la représenter en application de la présente section.
Toutefois, elle ne peut, en cas d'habilitation générale à la représenter, conclure un mandat de protection
future pendant la durée de l'habilitation.
Article 494-9
Si la personne à l'égard de qui l'habilitation a été délivrée passe seule un acte dont l'accomplissement a
été confié à la personne habilitée, celui-ci est nul de plein droit sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un
préjudice.
Si elle accomplit seule un acte dont l'accomplissement nécessitait une assistance de la personne habilitée,
l'acte ne peut être annulé que s'il est établi que la personne protégée a subi un préjudice.
Les obligations résultant des actes accomplis par une personne à l'égard de qui une mesure d'habilitation
familiale a été prononcée moins de deux ans avant le jugement délivrant l'habilitation peuvent être réduits ou
annulés dans les conditions prévues à l'article 464.
La personne habilitée peut, avec l'autorisation du juge des tutelles, engager seule l'action en nullité ou en
réduction prévue aux alinéas ci-dessus.
Si la personne habilitée accomplit seule, en cette qualité, un acte n'entrant pas dans le champ de l'habilitation
qui lui a été délivrée ou qui ne pouvait être accompli qu'avec l'autorisation du juge, l'acte est nul de plein
droit sans qu'il soit nécessaire de justifier d'un préjudice.
Dans tous les cas, l'action en nullité ou en réduction est exercée dans le délai de cinq ans prévu à l'article
2224.
Pendant ce délai et tant que la mesure d'habilitation est en cours, l'acte contesté peut être confirmé avec
l'autorisation du juge des tutelles.
Article 494-10
Le juge statue à la demande de tout intéressé ou du procureur de la République sur les difficultés qui
pourraient survenir dans la mise en œuvre du dispositif.
Saisi à cette fin dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 494-3, le juge peut, à tout moment,
modifier l'étendue de l'habilitation ou y mettre fin, après avoir entendu ou appelé la personne à l'égard de
qui l'habilitation a été délivrée, dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 494-4 ainsi que la
personne habilitée.
Article 494-11
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Outre le décès de la personne à l'égard de qui l'habilitation familiale a été délivrée, celle-ci prend fin :
1° Par le placement de l'intéressé sous sauvegarde de justice, sous curatelle ou sous tutelle ;
2° En cas de jugement de mainlevée passé en force de chose jugée prononcé par le juge à la demande de la
personne protégée, de l'une des personnes mentionnées à l'article 494-1 ou du procureur de la République,
lorsqu'il s'avère que les conditions prévues à cet article ne sont plus réunies ou lorsque l'exécution de
l'habilitation familiale est de nature à porter atteinte aux intérêts de la personne protégée ;
3° De plein droit en l'absence de renouvellement à l'expiration du délai fixé ;
4° Après l'accomplissement des actes pour lesquels l'habilitation avait été délivrée.
Article 494-12
Les modalités d'application de la présente section sont précisées par décret en Conseil d'Etat.
Chapitre III : De la mesure d'accompagnement judiciaire
Article 495
Lorsque les mesures mises en oeuvre en application des articles L. 271-1 à L. 271-5 du code de l'action
sociale et des familles au profit d'une personne majeure n'ont pas permis une gestion satisfaisante par celle-ci
de ses prestations sociales et que sa santé ou sa sécurité en est compromise, le juge des tutelles peut ordonner
une mesure d'accompagnement judiciaire destinée à rétablir l'autonomie de l'intéressé dans la gestion de ses
ressources.
Il n'y a pas lieu de prononcer cette mesure à l'égard d'une personne mariée lorsque l'application des règles
relatives aux droits et devoirs respectifs des époux et aux régimes matrimoniaux permet une gestion
satisfaisante des prestations sociales de l'intéressé par son conjoint.
Article 495-1
La mesure d'accompagnement judiciaire ne peut être prononcée si la personne bénéficie d'une mesure de
protection juridique prévue au chapitre II du présent titre.
Le prononcé d'une mesure de protection juridique met fin de plein droit à la mesure d'accompagnement
judiciaire.
Article 495-2
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La mesure d'accompagnement judiciaire ne peut être prononcée qu'à la demande du procureur de la
République qui en apprécie l'opportunité au vu du rapport des services sociaux prévu à l'article L. 271-6 du
code de l'action sociale et des familles.
Le juge statue, la personne entendue ou appelée.
Article 495-3
Sous réserve des dispositions de l'article 495-7, la mesure d'accompagnement judiciaire n'entraîne aucune
incapacité.
Article 495-4
La mesure d'accompagnement judiciaire porte sur la gestion des prestations sociales choisies par le juge, lors
du prononcé de celle-ci, dans une liste fixée par décret.
Le juge statue sur les difficultés qui pourraient survenir dans la mise en oeuvre de la mesure. A tout moment,
il peut, d'office ou à la demande de la personne protégée, du mandataire judiciaire à la protection des majeurs
ou du procureur de la République, en modifier l'étendue ou y mettre fin, après avoir entendu ou appelé la
personne.
Article 495-5
Les prestations pour lesquelles le juge des enfants a ordonné la mesure prévue à l'article 375-9-1 sont exclues
de plein droit de la mesure d'accompagnement judiciaire.
Les personnes chargées respectivement de l'exécution d'une mesure prévue à l'article 375-9-1 et d'une
mesure d'accompagnement judiciaire pour un même foyer s'informent mutuellement des décisions qu'elles
prennent.
Article 495-6
Seul un mandataire judiciaire à la protection des majeurs inscrit sur la liste prévue à l'article L. 471-2 du code
de l'action sociale et des familles peut être désigné par le juge pour exercer la mesure d'accompagnement
judiciaire.
Article 495-7
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Le mandataire judiciaire à la protection des majeurs perçoit les prestations incluses dans la mesure
d'accompagnement judiciaire sur un compte ouvert au nom de la personne auprès d'un établissement
habilité à recevoir des fonds du public, dans les conditions prévues au premier alinéa de l'article 472, sous
réserve des dispositions applicables aux mesures de protection confiées aux personnes ou services préposés
des établissements de santé et des établissements sociaux ou médico-sociaux soumis aux règles de la
comptabilité publique.
Il gère ces prestations dans l'intérêt de la personne en tenant compte de son avis et de sa situation familiale.
Il exerce auprès de celle-ci une action éducative tendant à rétablir les conditions d'une gestion autonome des
prestations sociales.
Article 495-8
Le juge fixe la durée de la mesure qui ne peut excéder deux ans. Il peut, à la demande de la personne
protégée, du mandataire ou du procureur de la République, la renouveler par décision spécialement motivée
sans que la durée totale puisse excéder quatre ans.
Article 495-9
Les dispositions du titre XII relatives à l'établissement, la vérification et l'approbation des comptes et à la
prescription qui ne sont pas incompatibles avec celles du présent chapitre sont applicables à la gestion des
prestations sociales prévues à l'article 495-7.
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Livre Ier : Des personnes
Titre XII : De la gestion du patrimoine des mineurs et majeurs en
tutelle
Chapitre Ier : Des modalités de la gestion
Article 496
Le tuteur représente la personne protégée dans les actes nécessaires à la gestion de son patrimoine.
Il est tenu d'apporter, dans celle-ci, des soins prudents, diligents et avisés, dans le seul intérêt de la personne
protégée.
La liste des actes qui sont regardés, pour l'application du présent titre, comme des actes d'administration
relatifs à la gestion courante du patrimoine et comme des actes de disposition qui engagent celui-ci de
manière durable et substantielle est fixée par décret en Conseil d'Etat.
Article 497
Lorsqu'un subrogé tuteur a été nommé, celui-ci atteste auprès du juge du bon déroulement des opérations que
le tuteur a l'obligation d'accomplir.
Il en est notamment ainsi de l'emploi ou du remploi des capitaux opéré conformément aux prescriptions du
conseil de famille ou, à défaut, du juge.
Article 498
Les capitaux revenant à la personne protégée sont versés directement sur un compte ouvert à son seul nom et
mentionnant la mesure de tutelle, auprès d'un établissement habilité à recevoir des fonds du public.
Lorsque la mesure de tutelle est confiée aux personnes ou services préposés des établissements de santé
et des établissements sociaux ou médico-sociaux soumis aux règles de la comptabilité publique, cette
obligation de versement est réalisée dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.
Article 499
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Les tiers peuvent informer le juge des actes ou omissions du tuteur qui leur paraissent de nature à porter
préjudice aux intérêts de la personne protégée.
Ils ne sont pas garants de l'emploi des capitaux. Toutefois, si à l'occasion de cet emploi ils ont connaissance
d'actes ou omissions qui compromettent manifestement l'intérêt de la personne protégée, ils en avisent le
juge.
La tierce opposition contre les autorisations du conseil de famille ou du juge ne peut être exercée que par les
créanciers de la personne protégée et en cas de fraude à leurs droits.
Section 1 : Des décisions du conseil de famille ou du juge
Article 500
Le tuteur arrête le budget de la tutelle en déterminant, en fonction de l'importance des biens de la personne
protégée et des opérations qu'implique leur gestion, les sommes annuellement nécessaires à l'entretien de
celle-ci et au remboursement des frais d'administration de ses biens. Le tuteur en informe le conseil de
famille ou, à défaut, le juge. En cas de difficultés, le budget est arrêté par le conseil de famille ou, à défaut,
par le juge.
Sous sa propre responsabilité, le tuteur peut inclure dans les frais de gestion la rémunération des
administrateurs particuliers dont il demande le concours.
Si le tuteur conclut un contrat avec un tiers pour la gestion des valeurs mobilières et instruments financiers
de la personne protégée, il choisit le tiers contractant en considération de son expérience professionnelle et
de sa solvabilité. Le contrat peut, à tout moment et nonobstant toute stipulation contraire, être résilié au nom
de la personne protégée.
Article 501
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge détermine la somme à partir de laquelle commence, pour le
tuteur, l'obligation d'employer les capitaux liquides et l'excédent des revenus. Le tuteur peut toutefois, sans
autorisation, placer des fonds sur un compte.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge prescrit toutes les mesures qu'il juge utiles quant à l'emploi ou au
remploi des fonds soit par avance, soit à l'occasion de chaque opération. L'emploi ou le remploi est réalisé
par le tuteur dans le délai fixé par la décision qui l'ordonne et de la manière qu'elle prescrit. Passé ce délai, le
tuteur peut être déclaré débiteur des intérêts.
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge peut ordonner que certains fonds soient déposés sur un compte
indisponible.
Les comptes de gestion du patrimoine de la personne protégée sont exclusivement ouverts, si le conseil de
famille ou, à défaut, le juge l'estime nécessaire compte tenu de la situation de celle-ci, auprès de la Caisse des
dépôts et consignations.
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Article 502
Le conseil de famille ou, à défaut, le juge statue sur les autorisations que le tuteur sollicite pour les actes qu'il
ne peut accomplir seul.
Toutefois, les autorisations du conseil de famille peuvent être suppléées par celles du juge si les actes portent
sur des biens dont la valeur en capital n'excède pas une somme fixée par décret.
Section 2 : Des actes du tuteur
Paragraphe 1 : Des actes que le tuteur accomplit sans autorisation
Article 503
Le tuteur fait procéder, en présence du subrogé tuteur s'il a été désigné, à un inventaire des biens de la
personne protégée, qui est transmis au juge dans les trois mois de l'ouverture de la tutelle pour les biens
meubles corporels, et dans les six mois pour les autres biens, avec le budget prévisionnel. Il en assure
l'actualisation au cours de la mesure.
Il peut obtenir communication de tous renseignements et documents nécessaires à l'établissement
de l'inventaire auprès de toute personne publique ou privée, sans que puisse lui être opposé le secret
professionnel ou le secret bancaire.
Lorsque le juge l'estime nécessaire, il peut désigner dès l'ouverture de la mesure un commissaire-priseur
judiciaire, un huissier de justice ou un notaire pour procéder, aux frais de la personne protégée, à l'inventaire
des biens meubles corporels, dans le délai prévu au premier alinéa.
Si l'inventaire n'a pas été établi ou se révèle incomplet ou inexact, la personne protégée et, après son décès,
ses héritiers peuvent faire la preuve de la valeur et de la consistance de ses biens par tous moyens.
En cas de retard dans la transmission de l'inventaire, le juge peut désigner un commissaire-priseur judiciaire,
un huissier de justice, un notaire ou un mandataire judiciaire à la protection des majeurs pour y procéder aux
frais du tuteur.
Article 504
Le tuteur accomplit seul les actes conservatoires et, sous réserve des dispositions du second alinéa de l'article
473, les actes d'administration nécessaires à la gestion du patrimoine de la personne protégée.
Il agit seul en justice pour faire valoir les droits patrimoniaux de la personne protégée.
Les baux consentis par le tuteur ne confèrent au preneur, à l'encontre de la personne protégée devenue
capable, aucun droit de renouvellement et aucun droit à se maintenir dans les lieux à l'expiration du bail,
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quand bien même il existerait des dispositions légales contraires. Ces dispositions ne sont toutefois pas
applicables aux baux consentis avant l'ouverture de la tutelle et renouvelés par le tuteur.
Paragraphe 2 : Des actes que le tuteur accomplit avec une autorisation
Article 505
Le tuteur ne peut, sans y être autorisé par le conseil de famille ou, à défaut, le juge, faire des actes de
disposition au nom de la personne protégée.
L'autorisation détermine les stipulations et, le cas échéant, le prix ou la mise à prix pour lequel l'acte est
passé. L'autorisation n'est pas exigée en cas de vente forcée sur décision judiciaire ou en cas de vente
amiable sur autorisation du juge.
Si l'autorisation prévoit une vente aux enchères publiques du ou des biens mis à disposition, celle-ci peut être
organisée et réalisée par une personne habilitée à réaliser des ventes volontaires de meubles aux enchères
publiques en application de l'article L. 321-4 du code de commerce.
L'autorisation de vendre ou d'apporter en société un immeuble, un fonds de commerce ou des instruments
financiers non admis à la négociation sur un marché réglementé ne peut être donnée qu'après la réalisation
d'une mesure d'instruction exécutée par un technicien ou le recueil de l'avis d'au moins deux professionnels
qualifiés.
En cas d'urgence, le juge peut, par décision spécialement motivée prise à la requête du tuteur, autoriser, en
lieu et place du conseil de famille, la vente d'instruments financiers à charge qu'il en soit rendu compte sans
délai au conseil qui décide du remploi.
Article 506
Le tuteur ne peut transiger ou compromettre au nom de la personne protégée qu'après avoir fait approuver
par le conseil de famille ou, à défaut, par le juge les clauses de la transaction ou du compromis et, le cas
échéant, la clause compromissoire.
Article 507
En cas d'opposition d'intérêts avec la personne chargée de la mesure de protection, le partage à l'égard d'une
personne protégée peut être fait à l'amiable sur autorisation du conseil de famille ou, à défaut, du juge. Il peut
n'être que partiel.
Dans tous les cas, l'état liquidatif est soumis à l'approbation du conseil de famille ou, à défaut, du juge.
Le partage peut également être fait en justice conformément aux articles 840 et 842.
Tout autre partage est considéré comme provisionnel.
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Article 507-1
Par dérogation à l'article 768, le tuteur ne peut accepter une succession échue à la personne protégée
qu'à concurrence de l'actif net. Toutefois, il peut l'accepter purement et simplement si l'actif dépasse
manifestement le passif, après recueil d'une attestation du notaire chargé du règlement de la succession ou, à
défaut, après autorisation du conseil de famille ou du juge.
Le tuteur ne peut renoncer à une succession échue à la personne protégée sans une autorisation du conseil de
famille ou, à défaut, du juge.
Article 507-2
Dans le cas où la succession à laquelle il a été renoncé au nom de la personne protégée n'a pas été acceptée
par un autre héritier et tant que l'Etat n'a pas été envoyé en possession, la renonciation peut être révoquée
soit par le tuteur autorisé à cet effet par une nouvelle délibération du conseil de famille ou, à défaut, une
nouvelle décision du juge, soit par la personne protégée devenue capable. Le second alinéa de l'article 807
est applicable.
Article 508
A titre exceptionnel et dans l'intérêt de la personne protégée, le tuteur qui n'est pas mandataire judiciaire à la
protection des majeurs peut, sur autorisation du conseil de famille ou, à défaut, du juge, acheter les biens de
celle-ci ou les prendre à bail ou à ferme.
Pour la conclusion de l'acte, le tuteur est réputé être en opposition d'intérêts avec la personne protégée.
Paragraphe 3 : Des actes que le tuteur ne peut accomplir
Article 509
Le tuteur ne peut, même avec une autorisation :
1° Accomplir des actes qui emportent une aliénation gratuite des biens ou des droits de la personne protégée
sauf ce qui est dit à propos des donations, tels que la remise de dette, la renonciation gratuite à un droit
acquis, la renonciation anticipée à l'action en réduction visée aux articles 929 à 930-5, la mainlevée
d'hypothèque ou de sûreté sans paiement ou la constitution gratuite d'une servitude ou d'une sûreté pour
garantir la dette d'un tiers ;
2° Acquérir d'un tiers un droit ou une créance que ce dernier détient contre la personne protégée ;
3° Exercer le commerce ou une profession libérale au nom de la personne protégée ;
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4° Acheter les biens de la personne protégée ainsi que les prendre à bail ou à ferme, sous réserve des
dispositions de l'article 508 ;
5° Transférer dans un patrimoine fiduciaire les biens ou droits d'un majeur protégé.
Chapitre II : De l'établissement, de la vérification et de l'approbation
des comptes
Article 510
Le tuteur établit chaque année un compte de sa gestion auquel sont annexées toutes les pièces justificatives
utiles.
A cette fin, il sollicite des établissements auprès desquels un ou plusieurs comptes sont ouverts au nom de la
personne protégée un relevé annuel de ceux-ci, sans que puisse lui être opposé le secret professionnel ou le
secret bancaire.
Le tuteur est tenu d'assurer la confidentialité du compte de gestion. Toutefois, une copie du compte et des
pièces justificatives est remise chaque année par le tuteur à la personne protégée lorsqu'elle est âgée d'au
moins seize ans, ainsi qu'au subrogé tuteur s'il a été nommé et, si le tuteur l'estime utile, aux autres personnes
chargées de la protection de l'intéressé.
En outre, le juge peut, après avoir entendu la personne protégée et recueilli son accord, si elle a atteint
l'âge précité et si son état le permet, autoriser le conjoint, le partenaire du pacte civil de solidarité qu'elle
a conclu, un parent, un allié de celle-ci ou un de ses proches, s'ils justifient d'un intérêt légitime, à se faire
communiquer à leur charge par le tuteur une copie du compte et des pièces justificatives ou une partie de ces
documents.
Article 511
Pour les mineurs sous tutelle, le tuteur soumet au directeur des services de greffe judiciaires du tribunal
judiciaire un compte de gestion annuel, accompagné des pièces justificatives, en vue de sa vérification.
Le subrogé tuteur vérifie le compte avant de le transmettre avec ses observations au directeur des services de
greffe judiciaires.
Le directeur des services de greffe judiciaires peut être assisté dans sa mission de contrôle des comptes dans
les conditions fixées par le code de procédure civile.
Le juge peut décider que la mission de vérification et d'approbation des comptes dévolue au directeur des
services de greffe judiciaires sera exercée par le subrogé tuteur.
Si les ressources du mineur le permettent et si l'importance et la composition de son patrimoine le justifient,
le juge peut décider que la mission de vérification et d'approbation sera exercée, aux frais du mineur et selon
les modalités qu'il fixe, par un professionnel qualifié.
Article 512
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Pour les majeurs protégés, les comptes de gestion sont vérifiés et approuvés annuellement par le subrogé
tuteur lorsqu'il en a été nommé un ou par le conseil de famille lorsqu'il est fait application de l'article
457. Lorsque plusieurs personnes ont été désignées dans les conditions de l'article 447 pour la gestion
patrimoniale, les comptes annuels de gestion doivent être signés par chacune d'elles, ce qui vaut approbation.
En cas de difficulté, le juge statue sur la conformité des comptes à la requête de l'une des personnes chargées
de la mesure de protection.
Par dérogation au premier alinéa du présent article, lorsque l'importance et la composition du patrimoine de
la personne protégée le justifient, le juge désigne, dès réception de l'inventaire du budget prévisionnel, un
professionnel qualifié chargé de la vérification et de l'approbation des comptes dans des conditions fixées
par décret en Conseil d'Etat. Le juge fixe dans sa décision les modalités selon lesquelles le tuteur soumet à ce
professionnel le compte de gestion, accompagné des pièces justificatives, en vue de ces opérations.
En l'absence de désignation d'un subrogé tuteur, d'un co-tuteur, d'un tuteur adjoint ou d'un conseil de famille,
le juge fait application du deuxième alinéa du présent article.
Article 513
Par dérogation aux articles 510 à 512, le juge peut décider de dispenser le tuteur de soumettre le compte de
gestion à approbation en considération de la modicité des revenus ou du patrimoine de la personne protégée.
Lorsque la tutelle n'a pas été confiée à un mandataire judiciaire à la protection des majeurs, il peut également
décider de le dispenser d'établir le compte de gestion.
Article 513-1
La personne chargée de vérifier et d'approuver les comptes peut faire usage du droit de communication
prévu au deuxième alinéa de l'article 510, sans que puisse lui être opposé le secret professionnel ou le secret
bancaire. Elle est tenue d'assurer la confidentialité du compte de gestion.
A l'issue de la vérification du compte de gestion, un exemplaire est versé sans délai au dossier du tribunal par
la personne chargée de cette mission.
En cas de refus d'approbation des comptes, le juge est saisi par un rapport de difficulté et statue sur la
conformité du compte.
Article 514
Lorsque sa mission prend fin pour quelque cause que ce soit, le tuteur établit un compte de gestion
des opérations intervenues depuis l'établissement du dernier compte et le soumet à la vérification et à
l'approbation prévues aux articles 511 à 513-1.
En outre, dans les trois mois qui suivent la fin de sa mission, le tuteur ou ses héritiers s'il est décédé
remettent une copie des cinq derniers comptes de gestion et du compte mentionné au premier alinéa du
présent article, selon le cas, à la personne devenue capable si elle n'en a pas déjà été destinataire, à la
personne nouvellement chargée de la mesure de gestion ou aux héritiers de la personne protégée.
Les alinéas précédents ne sont pas applicables dans le cas prévu à l'article 513.
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Dans tous les cas, le tuteur remet aux personnes mentionnées au deuxième alinéa du présent article les pièces
nécessaires pour continuer la gestion ou assurer la liquidation de la succession, ainsi que l'inventaire initial et
les actualisations auxquelles il a donné lieu.
Chapitre III : De la prescription
Article 515
L'action en reddition de comptes, en revendication ou en paiement diligentée par la personne protégée ou
ayant été protégée ou par ses héritiers relativement aux faits de la tutelle se prescrit par cinq ans à compter de
la fin de la mesure, alors même que la gestion aurait continué au-delà.
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Livre Ier : Des personnes
Titre XIII : Du pacte civil de solidarité et du concubinage
Chapitre Ier : Du pacte civil de solidarité
Article 515-1
Un pacte civil de solidarité est un contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent
ou de même sexe, pour organiser leur vie commune.
Article 515-2
A peine de nullité, il ne peut y avoir de pacte civil de solidarité :
1° Entre ascendant et descendant en ligne directe, entre alliés en ligne directe et entre collatéraux jusqu'au
troisième degré inclus ;
2° Entre deux personnes dont l'une au moins est engagée dans les liens du mariage ;
3° Entre deux personnes dont l'une au moins est déjà liée par un pacte civil de solidarité.
Article 515-3
Les personnes qui concluent un pacte civil de solidarité en font la déclaration conjointe devant l'officier de
l'état civil de la commune dans laquelle elles fixent leur résidence commune ou, en cas d'empêchement grave
à la fixation de celle-ci, devant l'officier de l'état civil de la commune où se trouve la résidence de l'une des
parties.
En cas d'empêchement grave, l'officier de l'état civil se transporte au domicile ou à la résidence de l'une des
parties pour enregistrer le pacte civil de solidarité.
A peine d'irrecevabilité, les personnes qui concluent un pacte civil de solidarité produisent la convention
passée entre elles à l'officier de l'état civil, qui la vise avant de la leur restituer.
L'officier de l'état civil enregistre la déclaration et fait procéder aux formalités de publicité.
Lorsque la convention de pacte civil de solidarité est passée par acte notarié, le notaire instrumentaire
recueille la déclaration conjointe, procède à l'enregistrement du pacte et fait procéder aux formalités de
publicité prévues à l'alinéa précédent.
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La convention par laquelle les partenaires modifient le pacte civil de solidarité est remise ou adressée à
l'officier de l'état civil ou au notaire qui a reçu l'acte initial afin d'y être enregistrée.
A l'étranger, l'enregistrement de la déclaration conjointe d'un pacte liant deux partenaires dont l'un au moins
est de nationalité française et les formalités prévues aux troisième et cinquième alinéas sont assurés par les
agents diplomatiques et consulaires français ainsi que celles requises en cas de modification du pacte.
Article 515-3-1
Il est fait mention, en marge de l'acte de naissance de chaque partenaire, de la déclaration de pacte civil de
solidarité, avec indication de l'identité de l'autre partenaire. Pour les personnes de nationalité étrangère nées
à l'étranger, cette information est portée sur un registre tenu au service central d'état civil du ministère des
affaires étrangères. L'existence de conventions modificatives est soumise à la même publicité.
Le pacte civil de solidarité ne prend effet entre les parties qu'à compter de son enregistrement, qui lui confère
date certaine. Il n'est opposable aux tiers qu'à compter du jour où les formalités de publicité sont accomplies.
Il en va de même des conventions modificatives.
Article 515-4
Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité s'engagent à une vie commune, ainsi qu'à une aide
matérielle et une assistance réciproques. Si les partenaires n'en disposent autrement, l'aide matérielle est
proportionnelle à leurs facultés respectives.
Les partenaires sont tenus solidairement à l'égard des tiers des dettes contractées par l'un d'eux pour
les besoins de la vie courante. Toutefois, cette solidarité n'a pas lieu pour les dépenses manifestement
excessives. Elle n'a pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux partenaires, pour les
achats à tempérament ni pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes
nécessaires aux besoins de la vie courante et que le montant cumulé de ces sommes, en cas de pluralité
d'emprunts, ne soit pas manifestement excessif eu égard au train de vie du ménage.
Article 515-5
Sauf dispositions contraires de la convention visée au troisième alinéa de l'article 515-3, chacun des
partenaires conserve l'administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels. Chacun
d'eux reste seul tenu des dettes personnelles nées avant ou pendant le pacte, hors le cas du dernier alinéa de
l'article 515-4.
Chacun des partenaires peut prouver par tous les moyens, tant à l'égard de son partenaire que des tiers, qu'il a
la propriété exclusive d'un bien. Les biens sur lesquels aucun des partenaires ne peut justifier d'une propriété
exclusive sont réputés leur appartenir indivisément, à chacun pour moitié.
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Le partenaire qui détient individuellement un bien meuble est réputé, à l'égard des tiers de bonne foi, avoir le
pouvoir de faire seul sur ce bien tout acte d'administration, de jouissance ou de disposition.
Article 515-5-1
Les partenaires peuvent, dans la convention initiale ou dans une convention modificative, choisir de
soumettre au régime de l'indivision les biens qu'ils acquièrent, ensemble ou séparément, à compter de
l'enregistrement de ces conventions. Ces biens sont alors réputés indivis par moitié, sans recours de l'un des
partenaires contre l'autre au titre d'une contribution inégale.
Article 515-5-2
Toutefois, demeurent la propriété exclusive de chaque partenaire :
1° Les deniers perçus par chacun des partenaires, à quelque titre que ce soit, postérieurement à la conclusion
du pacte et non employés à l'acquisition d'un bien ;
2° Les biens créés et leurs accessoires ;
3° Les biens à caractère personnel ;
4° Les biens ou portions de biens acquis au moyen de deniers appartenant à un partenaire antérieurement à
l'enregistrement de la convention initiale ou modificative aux termes de laquelle ce régime a été choisi ;
5° Les biens ou portions de biens acquis au moyen de deniers reçus par donation ou succession ;
6° Les portions de biens acquises à titre de licitation de tout ou partie d'un bien dont l'un des partenaires était
propriétaire au sein d'une indivision successorale ou par suite d'une donation.
L'emploi de deniers tels que définis aux 4° et 5° fait l'objet d'une mention dans l'acte d'acquisition. A défaut,
le bien est réputé indivis par moitié et ne donne lieu qu'à une créance entre partenaires.
Article 515-5-3
A défaut de dispositions contraires dans la convention, chaque partenaire est gérant de l'indivision et peut
exercer les pouvoirs reconnus par les articles 1873-6 à 1873-8.
Pour l'administration des biens indivis, les partenaires peuvent conclure une convention relative à l'exercice
de leurs droits indivis dans les conditions énoncées aux articles 1873-1 à 1873-15. A peine d'inopposabilité,
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cette convention est, à l'occasion de chaque acte d'acquisition d'un bien soumis à publicité foncière, publiée
au fichier immobilier.
Par dérogation à l'article 1873-3, la convention d'indivision est réputée conclue pour la durée du pacte civil
de solidarité. Toutefois, lors de la dissolution du pacte, les partenaires peuvent décider qu'elle continue de
produire ses effets. Cette décision est soumise aux dispositions des articles 1873-1 à 1873-15.
Article 515-6
Les dispositions des articles 831, 831-2, 832-3 et 832-4 sont applicables entre partenaires d'un pacte civil de
solidarité en cas de dissolution de celui-ci.
Les dispositions du premier alinéa de l'article 831-3 sont applicables au partenaire survivant lorsque le défunt
l'a expressément prévu par testament.
Lorsque le pacte civil de solidarité prend fin par le décès d'un des partenaires, le survivant peut se prévaloir
des dispositions des deux premiers alinéas de l'article 763.
Article 515-7
Le pacte civil de solidarité se dissout par la mort de l'un des partenaires ou par le mariage des partenaires ou
de l'un d'eux. En ce cas, la dissolution prend effet à la date de l'événement.
L'officier de l'état civil du lieu d'enregistrement du pacte civil de solidarité ou le notaire instrumentaire qui a
procédé à l'enregistrement du pacte, informé du mariage ou du décès par l'officier de l'état civil compétent,
enregistre la dissolution et fait procéder aux formalités de publicité.
Le pacte civil de solidarité se dissout également par déclaration conjointe des partenaires ou décision
unilatérale de l'un d'eux.
Les partenaires qui décident de mettre fin d'un commun accord au pacte civil de solidarité remettent ou
adressent à l'officier de l'état civil du lieu de son enregistrement ou au notaire instrumentaire qui a procédé à
l'enregistrement du pacte une déclaration conjointe à cette fin.
Le partenaire qui décide de mettre fin au pacte civil de solidarité le fait signifier à l'autre. Une copie de cette
signification est remise ou adressée à l'officier de l'état civil du lieu de son enregistrement ou au notaire
instrumentaire qui a procédé à l'enregistrement du pacte.
L'officier de l'état civil ou le notaire enregistre la dissolution et fait procéder aux formalités de publicité.
La dissolution du pacte civil de solidarité prend effet, dans les rapports entre les partenaires, à la date de son
enregistrement.
Elle est opposable aux tiers à partir du jour où les formalités de publicité ont été accomplies.
A l'étranger, les fonctions confiées par le présent article à l'officier de l'état civil sont assurées par les agents
diplomatiques et consulaires français, qui procèdent ou font procéder également aux formalités prévues au
sixième alinéa.
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Les partenaires procèdent eux-mêmes à la liquidation des droits et obligations résultant pour eux du pacte
civil de solidarité. A défaut d'accord, le juge statue sur les conséquences patrimoniales de la rupture, sans
préjudice de la réparation du dommage éventuellement subi.
Sauf convention contraire, les créances dont les partenaires sont titulaires l'un envers l'autre sont évaluées
selon les règles prévues à l'article 1469. Ces créances peuvent être compensées avec les avantages que leur
titulaire a pu retirer de la vie commune, notamment en ne contribuant pas à hauteur de ses facultés aux dettes
contractées pour les besoins de la vie courante.
Article 515-7-1
Les conditions de formation et les effets d'un partenariat enregistré ainsi que les causes et les effets de sa
dissolution sont soumis aux dispositions matérielles de l'État de l'autorité qui a procédé à son enregistrement.
Chapitre II : Du concubinage
Article 515-8
Le concubinage est une union de fait, caractérisée par une vie commune présentant un caractère de stabilité
et de continuité, entre deux personnes, de sexe différent ou de même sexe, qui vivent en couple.
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Livre Ier : Des personnes
Titre : XIV : Des mesures de protection des victimes de violences
Article 515-9
Lorsque les violences exercées au sein du couple, y compris lorsqu'il n'y a pas de cohabitation, ou par
un ancien conjoint, un ancien partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou un ancien concubin, y
compris lorsqu'il n'y a jamais eu de cohabitation, mettent en danger la personne qui en est victime, un ou
plusieurs enfants, le juge aux affaires familiales peut délivrer en urgence à cette dernière une ordonnance de
protection.
Article 515-10
L'ordonnance de protection est délivrée par le juge, saisi par la personne en danger, si besoin assistée, ou,
avec l'accord de celle-ci, par le ministère public. Sa délivrance n'est pas conditionnée à l'existence d'une
plainte pénale préalable.
Dès la réception de la demande d'ordonnance de protection, le juge convoque, par tous moyens adaptés,
pour une audience, la partie demanderesse et la partie défenderesse, assistées, le cas échéant, d'un avocat,
ainsi que le ministère public à fin d'avis. Ces auditions peuvent avoir lieu séparément. L'audience se tient en
chambre du conseil. A la demande de la partie demanderesse, les auditions se tiennent séparément.
Article 515-11
L'ordonnance de protection est délivrée, par le juge aux affaires familiales, dans un délai maximal de six
jours à compter de la fixation de la date de l'audience, s'il estime, au vu des éléments produits devant lui
et contradictoirement débattus, qu'il existe des raisons sérieuses de considérer comme vraisemblables la
commission des faits de violence allégués et le danger auquel la victime ou un ou plusieurs enfants sont
exposés. A l'occasion de sa délivrance, après avoir recueilli les observations des parties sur chacune des
mesures suivantes, le juge aux affaires familiales est compétent pour :
1° Interdire à la partie défenderesse de recevoir ou de rencontrer certaines personnes spécialement désignées
par le juge aux affaires familiales, ainsi que d'entrer en relation avec elles, de quelque façon que ce soit ;
1° bis Interdire à la partie défenderesse de se rendre dans certains lieux spécialement désignés par le juge aux
affaires familiales dans lesquels se trouve de façon habituelle la partie demanderesse ;
2° Interdire à la partie défenderesse de détenir ou de porter une arme ; Lorsque l'ordonnance de protection
édicte la mesure prévue au 1°, la décision de ne pas interdire la détention ou le port d'arme est spécialement
motivée ;
2° bis Ordonner à la partie défenderesse de remettre au service de police ou de gendarmerie le plus proche du
lieu de son domicile les armes dont elle est détentrice ;
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2° ter Proposer à la partie défenderesse une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique ou un stage
de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes. En cas
de refus de la partie défenderesse, le juge aux affaires familiales en avise immédiatement le procureur de la
République ;
3° Statuer sur la résidence séparée des époux. La jouissance du logement conjugal est attribuée, sauf
ordonnance spécialement motivée justifiée par des circonstances particulières, au conjoint qui n'est pas
l'auteur des violences, et ce même s'il a bénéficié d'un hébergement d'urgence. Dans ce cas, la prise en charge
des frais afférents peut être à la charge du conjoint violent ;
4° Se prononcer sur le logement commun de partenaires liés par un pacte civil de solidarité ou de concubins.
La jouissance du logement commun est attribuée, sauf ordonnance spécialement motivée justifiée par des
circonstances particulières, au partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou au concubin qui n'est pas
l'auteur des violences, et ce même s'il a bénéficié d'un hébergement d'urgence. Dans ce cas, la prise en charge
des frais afférents peut être à la charge du partenaire ou concubin violent ;
5° Se prononcer sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et, au sens de l'article 373-2-9, sur les
modalités du droit de visite et d'hébergement, ainsi que, le cas échéant, sur la contribution aux charges du
mariage pour les couples mariés, sur l'aide matérielle au sens de l'article 515-4 pour les partenaires d'un
pacte civil de solidarité et sur la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants ; Lorsque l'ordonnance
de protection édicte la mesure prévue au 1° du présent article, la décision de ne pas ordonner l'exercice du
droit de visite dans un espace de rencontre désigné ou en présence d'un tiers de confiance est spécialement
motivée ;
6° Autoriser la partie demanderesse à dissimuler son domicile ou sa résidence et à élire domicile chez
l'avocat qui l'assiste ou la représente ou auprès du procureur de la République près le tribunal judiciaire pour
toutes les instances civiles dans lesquelles elle est également partie. Si, pour les besoins de l'exécution d'une
décision de justice, l'huissier chargé de cette exécution doit avoir connaissance de l'adresse de cette personne,
celle-ci lui est communiquée, sans qu'il puisse la révéler à son mandant ;
6° bis Autoriser la partie demanderesse à dissimuler son domicile ou sa résidence et à élire domicile pour les
besoins de la vie courante chez une personne morale qualifiée ;
7° Prononcer l'admission provisoire à l'aide juridictionnelle des deux parties ou de l'une d'elles en application
du premier alinéa de l'article 20 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique.
Le cas échéant, le juge présente à la partie demanderesse une liste des personnes morales qualifiées
susceptibles de l'accompagner pendant toute la durée de l'ordonnance de protection. Il peut, avec son accord,
transmettre à la personne morale qualifiée les coordonnées de la partie demanderesse, afin qu'elle la contacte.
Lorsque le juge délivre une ordonnance de protection, il en informe sans délai le procureur de la République,
auquel il signale également les violences susceptibles de mettre en danger un ou plusieurs enfants.
Article 515-11-1
I.-Lorsque l'interdiction prévue au 1° de l'article 515-11 a été prononcée, le juge aux affaires familiales
peut prononcer une interdiction de se rapprocher de la partie demanderesse à moins d'une certaine distance
qu'il fixe et ordonner, après avoir recueilli le consentement des deux parties, le port par chacune d'elles
d'un dispositif électronique mobile anti-rapprochement permettant à tout moment de signaler que la partie
défenderesse ne respecte pas cette distance. En cas de refus de la partie défenderesse faisant obstacle
au prononcé de cette mesure, le juge aux affaires familiales en avise immédiatement le procureur de la
République.
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
II.-Ce dispositif fait l'objet d'un traitement de données à caractère personnel, dont les conditions et les
modalités de mise en œuvre sont définies par décret en Conseil d'Etat.
Article 515-12
Les mesures mentionnées à l'article 515-11 sont prises pour une durée maximale de six mois à compter
de la notification de l'ordonnance. Elles peuvent être prolongées au-delà si, durant ce délai, une demande
en divorce ou en séparation de corps a été déposée ou si le juge aux affaires familiales a été saisi d'une
demande relative à l'exercice de l'autorité parentale. Le juge aux affaires familiales peut, à tout moment,
à la demande du ministère public ou de l'une ou l'autre des parties, ou après avoir fait procéder à toute
mesure d'instruction utile, et après avoir invité chacune d'entre elles à s'exprimer, supprimer ou modifier
tout ou partie des mesures énoncées dans l'ordonnance de protection, en décider de nouvelles, accorder à la
personne défenderesse une dispense temporaire d'observer certaines des obligations qui lui ont été imposées
ou rapporter l'ordonnance de protection.
Article 515-13
Une ordonnance de protection peut également être délivrée en urgence par le juge à la personne majeure
menacée de mariage forcé, dans les conditions fixées à l'article 515-10.
Le juge est compétent pour prendre les mesures mentionnées aux 1°, 2°, 2° bis, 6° et 7° de l'article 515-11.
Il peut également ordonner, à sa demande, l'interdiction temporaire de sortie du territoire de la personne
menacée. Cette interdiction de sortie du territoire est inscrite au fichier des personnes recherchées par le
procureur de la République. L'article 515-12 est applicable aux mesures prises sur le fondement du présent
article.
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Article 515-14
Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux
sont soumis au régime des biens.
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Titre Ier : De la distinction des biens
Article 516
Tous les biens sont meubles ou immeubles.
Chapitre Ier : Des immeubles
Article 517
Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l'objet auquel ils s'appliquent.
Article 518
Les fonds de terre et les bâtiments sont immeubles par leur nature.
Article 519
Les moulins à vent ou à eau, fixés sur piliers et faisant partie du bâtiment, sont aussi immeubles par leur
nature.
Article 520
Les récoltes pendantes par les racines et les fruits des arbres non encore recueillis sont pareillement
immeubles.
Dès que les grains sont coupés et les fruits détachés, quoique non enlevés, ils sont meubles.
Si une partie seulement de la récolte est coupée, cette partie seule est meuble.
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Article 521
Les coupes ordinaires des bois taillis ou de futaies mises en coupes réglées ne deviennent meubles qu'au fur
et à mesure que les arbres sont abattus.
Article 522
Les animaux que le propriétaire du fonds livre au fermier ou au métayer pour la culture, estimés ou non, sont
soumis au régime des immeubles tant qu'ils demeurent attachés au fonds par l'effet de la convention.
Ceux qu'il donne à cheptel à d'autres qu'au fermier ou métayer sont soumis au régime des meubles.
Article 523
Les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une maison ou autre héritage sont immeubles et font partie du
fonds auquel ils sont attachés.
Article 524
Les objets que le propriétaire d'un fonds y a placés pour le service et l'exploitation de ce fonds sont
immeubles par destination.
Les animaux que le propriétaire d'un fonds y a placés aux mêmes fins sont soumis au régime des immeubles
par destination.
Ainsi, sont immeubles par destination, quand ils ont été placés par le propriétaire pour le service et
l'exploitation du fonds :
Les ustensiles aratoires ;
Les semences données aux fermiers ou métayers ;
Les ruches à miel ;
Les pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes ;
Les ustensiles nécessaires à l'exploitation des forges, papeteries et autres usines ;
Les pailles et engrais.
Sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds à
perpétuelle demeure.
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Article 525
Le propriétaire est censé avoir attaché à son fonds des effets mobiliers à perpétuelle demeure, quand ils y
sont scellés en plâtre ou à chaux ou à ciment, ou, lorsqu'ils ne peuvent être détachés sans être fracturés ou
détériorés, ou sans briser ou détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont attachés.
Les glaces d'un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure lorsque le parquet sur lequel elles sont
attachées fait corps avec la boiserie.
Il en est de même des tableaux et autres ornements.
Quant aux statues, elles sont immeubles lorsqu'elles sont placées dans une niche pratiquée exprès pour les
recevoir, encore qu'elles puissent être enlevées sans fracture ou détérioration.
Article 526
Sont immeubles, par l'objet auquel ils s'appliquent :
L'usufruit des choses immobilières ;
Les servitudes ou services fonciers ;
Les actions qui tendent à revendiquer un immeuble.
Chapitre II : Des meubles
Article 527
Les biens sont meubles par leur nature ou par la détermination de la loi.
Article 528
Sont meubles par leur nature les biens qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre.
Article 529
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Sont meubles par la détermination de la loi les obligations et actions qui ont pour objet des sommes exigibles
ou des effets mobiliers, les actions ou intérêts dans les compagnies de finance, de commerce ou d'industrie,
encore que des immeubles dépendant de ces entreprises appartiennent aux compagnies. Ces actions ou
intérêts sont réputés meubles à l'égard de chaque associé seulement, tant que dure la société.
Sont aussi meubles par la détermination de la loi les rentes perpétuelles ou viagères, soit sur l'Etat, soit sur
des particuliers.
Article 530
Toute rente établie à perpétuité pour le prix de la vente d'un immeuble, ou comme condition de la cession à
titre onéreux ou gratuit d'un fonds immobilier, est essentiellement rachetable.
Il est néanmoins permis au créancier de régler les clauses et conditions du rachat.
Il lui est aussi permis de stipuler que la rente ne pourra lui être remboursée qu'après un certain terme, lequel
ne peut jamais excéder trente ans ; toute stipulation contraire est nulle.
Article 531
Les bateaux, bacs, navires, moulins et bains sur bateaux, et généralement toutes usines non fixées par des
piliers, et ne faisant point partie de la maison, sont meubles : la saisie de quelques-uns de ces objets peut
cependant, à cause de leur importance, être soumises à des formes particulières, ainsi qu'il sera expliqué dans
le code de la procédure civile.
Article 532
Les matériaux provenant de la démolition d'un édifice, ceux assemblés pour en construire un nouveau, sont
meubles jusqu'à ce qu'ils soient employés par l'ouvrier dans une construction.
Article 533
Le mot " meuble ", employé seul dans les dispositions de la loi ou de l'homme, sans autre addition ni
désignation, ne comprend pas l'argent comptant, les pierreries, les dettes actives, les livres, les médailles,
les instruments des sciences, des arts et métiers, le linge de corps, les équipages, armes, grains, vins, foins et
autres denrées ; il ne comprend pas aussi ce qui fait l'objet d'un commerce.
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Article 534
Les mots "meubles meublants" ne comprennent que les meubles destinés à l'usage et à l'ornement des
appartements, comme tapisseries, lits, sièges, glaces, pendules, tables, porcelaines et autres objets de cette
nature.
Les tableaux et les statues qui font partie du meuble d'un appartement y sont aussi compris, mais non les
collections de tableaux qui peuvent être dans les galeries ou pièces particulières.
Il en est de même des porcelaines : celles seulement qui font partie de la décoration d'un appartement sont
comprises sous la dénomination de "meubles meublants".
Article 535
L'expression " biens meubles ", celle de " mobilier ou d'effets mobiliers ", comprennent généralement tout
ce qui est censé meuble d'après les règles ci-dessus établies. La vente ou le don d'une maison meublée ne
comprend que les meubles meublants.
Article 536
La vente ou le don d'une maison, avec tout ce qui s'y trouve, ne comprend pas l'argent comptant, ni les dettes
actives et autres droits dont les titres peuvent être déposés dans la maison ; tous les autres effets mobiliers y
sont compris.
Chapitre III : Des biens dans leurs rapports avec ceux qui les
possèdent
Article 537
Les particuliers ont la libre disposition des biens qui leur appartiennent, sous les modifications établies par
les lois.
Les biens qui n'appartiennent pas à des particuliers sont administrés et ne peuvent être aliénés que dans les
formes et suivant les règles qui leur sont particulières.
Article 539
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Les biens des personnes qui décèdent sans héritiers ou dont les successions sont abandonnées appartiennent à
l'Etat.
Article 542
Les biens communaux sont ceux à la propriété ou au produit desquels les habitants d'une ou plusieurs
communes ont un droit acquis.
Article 543
On peut avoir sur les biens, ou un droit de propriété, ou un simple droit de jouissance, ou seulement des
services fonciers à prétendre.
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Titre II : De la propriété
Article 544
La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse
pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements.
Article 545
Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, et moyennant une
juste et préalable indemnité.
Article 546
La propriété d'une chose soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu'elle produit, et sur ce qui
s'y unit accessoirement soit naturellement, soit artificiellement.
Ce droit s'appelle "droit d'accession".
Chapitre Ier : Du droit d'accession sur ce qui est produit par la chose
Article 547
Les fruits naturels ou industriels de la terre,
Les fruits civils,
Le croît des animaux, appartiennent au propriétaire par droit d'accession.
Article 548
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Code civil - Dernière modification le 21 mai 2023 - Document généré le 22 mai 2023
Les fruits produits par la chose n'appartiennent au propriétaire qu'à la charge de rembourser les frais des
labours, travaux et semences faits par des tiers et dont la valeur est estimée à la date du remboursement.
Article 549
Le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne foi. Dans le cas contraire,
il est tenu de restituer les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique ; si lesdits produits ne se
retrouvent pas en nature, leur valeur est estimée à la date du remboursement.
Article 550
Le possesseur est de bonne foi quand il possède comme propriétaire, en vertu d'un titre translatif de propriété
dont il ignore les vices.
Il cesse d'être de bonne foi du moment où ces vices lui sont connus.
Chapitre II : Du droit d'accession sur ce qui s'unit et s'incorpore à la
chose
Article 551
Tout ce qui s'unit et s'incorpore à la chose appartient au propriétaire, suivant les règles qui seront ci-après
établies.
Section 1 : Du droit d'accession relativement aux choses immobilières
Article 552
La propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous.
Le propriétaire peut faire au-dessus toutes les plantations et constructions qu'il juge à propos, sauf les
exceptions établies au titre " Des servitudes ou services fonciers ".
Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles qu'il jugera à propos, et tirer de ces fouilles tous
les produits qu'elles peuvent fournir, sauf les modifications résultant des lois et règlements relatifs aux
mines, et des lois et règlements de police.
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Article 553
Toutes constructions, plantations et ouvrages sur un terrain ou dans l'intérieur sont présumés faits par le
propriétaire à ses frais et lui appartenir, si le contraire n'est prouvé ; sans préjudice de la propriété qu'un tiers
pourrait avoir acquise ou pourrait acquérir par prescription soit d'un souterrain sous le bâtiment d'autrui, soit
de toute autre partie du bâtiment.
Article 554
Le propriétaire du sol qui a fait des constructions, plantations et ouvrages avec des matériaux qui ne lui
appartenaient pas doit en payer la valeur estimée à la date du paiement ; il peut aussi être condamné à des
dommages-intérêts, s'il ya lieu : mais le propriétaire des matériaux n'a pas le droit de les enlever.
Article 555
Lorsque les plantations, constructions et ouvrages ont été faits par un tiers et avec des matériaux appartenant
à ce dernier, le propriétaire du fonds a le droit, sous réserve des dispositions de l'alinéa 4, soit d'en conserver
la propriété, soit d'obliger le tiers à les enlever.
Si le propriétaire du fonds exige la suppression des constructions, plantations et ouvrages, elle est exécutée
aux frais du tiers, sans aucune indemnité pour lui ; le tiers peut, en outre, être condamné à des dommages-
intérêts pour le préjudice éventuellement subi par le propriétaire du fonds.
Si le propriétaire du fonds préfère conserver la propriété des constructions, plantations et ouvrages, il doit, à
son choix, rembourser au tiers, soit une somme égale à celle dont le fonds a augmenté de valeur, soit le coût
des matériaux et le prix de la main-d'oeuvre estimés à la date du remboursement, compte tenu de l'état dans
lequel se trouvent lesdites constructions, plantations et ouvrages.
Si les plantations, constructions et ouvrages ont été faits par un tiers évincé qui n'aurait pas été condamné,
en raison de sa bonne foi, à la restitution des fruits, le propriétaire ne pourra exiger la suppression desdits
ouvrages, constructions et plantations, mais il aura le choix de rembourser au tiers l'une ou l'autre des
sommes visées à l'alinéa précédent.
Article 556
Les atterrissements et accroissements qui se forment successivement et imperceptiblement aux fonds
riverains d'un cours d'eau s'appellent " alluvion ".
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L'alluvion profite au propriétaire riverain, qu'il s'agisse d'un cours d'eau domanial ou non ; à la charge, dans
le premier cas, de laisser le marchepied ou chemin de halage, conformément aux règlements.
Article 557
Il en est de même des relais que forme l'eau courante qui se retire insensiblement de l'une de ses rives en
se portant sur l'autre : le propriétaire de la rive découverte profite de l'alluvion, sans que le riverain du côté
opposé y puisse venir réclamer le terrain qu'il a perdu.
Ce droit n'a pas lieu à l'égard des relais de la mer.
Article 558
L'alluvion n'a pas lieu à l'égard des lacs et étangs, dont le propriétaire conserve toujours le terrain que l'eau
couvre quand elle est à la hauteur de la décharge de l'étang, encore que le volume de l'eau vienne à diminuer.
Réciproquement, le propriétaire de l'étang n'acquiert aucun droit sur les terres riveraines que son eau vient à
couvrir dans des crues extraordinaires.
Article 559
Si un cours d'eau, domanial ou non, enlève par une force subite une partie considérable et reconnaissable
d'un champ riverain, et la porte vers un champ inférieur ou sur la rive opposée, le propriétaire de la partie
enlevée peut réclamer sa propriété ; mais il est tenu de former sa demande dans l'année : après ce délai, il n'y
sera plus recevable, à moins que le propriétaire du champ auquel la partie enlevée a été unie, n'eût pas encore
pris possession de celle-ci.
Article 560
Les îles, îlots, atterrissements, qui se forment dans le lit des cours d'eau domaniaux, appartiennent à la
personne publique propriétaire du domaine concerné, en l'absence de titre ou de prescription contraire.
Article 561
Les îles et atterrissements qui se forment dans les cours d'eau non domaniaux, appartiennent aux
propriétaires riverains du côté où l'île s'est formée : si l'île n'est pas formée d'un seul côté, elle appartient aux
propriétaires riverains des deux côtés, à partir de la ligne qu'on suppose tracée au milieu du cours d'eau.
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Article 562
Si un cours d'eau, en se formant un bras nouveau, coupe et embrasse le champ d'un propriétaire riverain, et
en fait une île, ce propriétaire conserve la propriété de son champ, encore que l'île se soit formée dans un
cours d'eau domanial.
Article 563
Si un cours d'eau domanial forme un nouveau cours en abandonnant son ancien lit, les propriétaires riverains
peuvent acquérir la propriété de cet ancien lit, chacun en droit soi, jusqu'à une ligne qu'on suppose tracée au
milieu du cours d'eau. Le prix de l'ancien lit est fixé par des experts nommés par le président du tribunal de la
situation des lieux, à la requête de l'autorité compétente.
A défaut par les propriétaires riverains de déclarer, dans les trois mois de la notification qui leur sera faite
par l'autorité compétente, l'intention de faire l'acquisition aux prix fixés par les experts, il est procédé à
l'aliénation de l'ancien lit selon les règles qui président aux aliénations du domaine des personnes publiques.
Le prix provenant de la vente est distribué aux propriétaires des fonds occupés par le nouveau cours à titre
d'indemnité, dans la proportion de la valeur du terrain enlevé à chacun d'eux.
Article 564
Les pigeons, lapins, poissons, qui passent dans un autre colombier, garenne ou plan d'eau visé aux articles L.
431-6 et L. 431-7 du code de l'environnement appartiennent au propriétaire de ces derniers, pourvu qu'ils n'y
aient point été attirés par fraude et artifice.
Section 2 : Du droit d'accession relativement aux choses mobilières
Article 565
Le droit d'accession, quand il a pour objet deux choses mobilières appartenant à deux maîtres différents, est
entièrement subordonné aux principes de l'équité naturelle.
Les règles suivantes serviront d'exemple au juge pour se déterminer, dans les cas non prévus, suivant les
circonstances particulières.
Article 566
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Lorsque deux choses appartenant à différents maîtres, qui ont été unies de manière à former un tout, sont
néanmoins séparables, en sorte que l'une puisse subsister sans l'autre, le tout appartient au maître de la chose
qui forme la partie principale, à la charge de payer à l'autre la valeur, estimée à la date du paiement, de la
chose qui a été unie.
Article 567
Est réputée partie principale celle à laquelle l'autre n'a été unie que pour l'usage, l'ornement ou le
complément de la première.
Article 568
Néanmoins, quand la chose unie est beaucoup plus précieuse que la chose principale, et quand elle a été
employée à l'insu du propriétaire, celui-ci peut demander que la chose unie soit séparée pour lui être rendue,
même quand il pourrait en résulter quelque dégradation de la chose à laquelle elle a été jointe.
Article 569
Si de deux choses unies pour former un seul tout, l'une ne peut point être regardée comme l'accessoire de
l'autre, celle-là est réputée principale qui est la plus considérable en valeur, ou en volume, si les valeurs sont
à peu près égales.
Article 570
Si un artisan ou une personne quelconque a employé une matière qui ne lui appartenait pas à former une
chose d'une nouvelle espèce, soit que la matière puisse ou non reprendre sa première forme, celui qui en était
le propriétaire a le droit de réclamer la chose qui en a été formée en remboursant le prix de la main-d'oeuvre
estimée à la date du remboursement.
Article 571
Si, cependant, la main-d'oeuvre était tellement importante qu'elle surpassât de beaucoup la valeur de la
matière employée, l'industrie serait alors réputée la partie principale, et l'ouvrier aurait le droit de retenir la
chose travaillée, en remboursant au propriétaire le prix de la matière, estimée à la date du remboursement.
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Article 572
Lorsqu'une personne a employé en partie la matière qui lui appartenait et en partie celle qui ne lui appartenait
pas à former une chose d'une espèce nouvelle, sans que ni l'une ni l'autre des deux matières soit entièrement
détruite, mais de manière qu'elles ne puissent pas se séparer sans inconvénient, la chose est commune aux
deux propriétaires, en raison, quant à l'un, de la matière qui lui appartenait, quant à l'autre, en raison à la fois
et de la matière qui lui appartenait et du prix de sa main-d'oeuvre. Le prix de la main-d'oeuvre est estimé à la
date de la licitation prévue à l'article 575.
Article 573
Lorsqu'une chose a été formée par le mélange de plusieurs matières appartenant à différents propriétaires,
mais dont aucune ne peut être regardée comme la matière principale, si les matières peuvent être séparées,
celui à l'insu duquel les matières ont été mélangées peut en demander la division.
Si les matières ne peuvent plus être séparées sans inconvénient, ils en acquièrent en commun la propriété
dans la proportion de la quantité, de la qualité et de la valeur des matières appartenant à chacun d'eux.
Article 574
Si la matière appartenant à l'un des propriétaires était de beaucoup supérieure à l'autre par la quantité et
le prix, en ce cas le propriétaire de la matière supérieure en valeur pourrait réclamer la chose provenue du
mélange en remboursant à l'autre la valeur de sa matière, estimée à la date du remboursement.
Article 575
Lorsque la chose reste en commun entre les propriétaires des matières dont elle a été formée, elle doit être
licitée au profit commun.
Article 576
Dans tous les cas où le propriétaire dont la matière a été employée, à son insu, à former une chose d'une autre
espèce peut réclamer la propriété de cette chose, il a le choix de demander la restitution de sa matière en
même nature, quantité, poids, mesure et bonté, ou sa valeur estimée à la date de la restitution.
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Article 577
Ceux qui auront employé des matières appartenant à d'autres, et à leur insu, pourront aussi être condamnés à
des dommages et intérêts, s'il y a lieu, sans préjudice des poursuites par voie extraordinaire, si le cas y échet.
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Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Titre III : De l'usufruit, de l'usage et de l'habitation
Chapitre Ier : De l'usufruit
Article 578
L'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-même, mais à
la charge d'en conserver la substance.
Article 579
L'usufruit est établi par la loi, ou par la volonté de l'homme.
Article 580
L'usufruit peut être établi, ou purement, ou à certain jour, ou à condition.
Article 581
Il peut être établi sur toute espèce de biens meubles ou immeubles.
Section 1 : Des droits de l'usufruitier
Article 582
L'usufruitier a le droit de jouir de toute espèce de fruits, soit naturels, soit industriels, soit civils, que peut
produire l'objet dont il a l'usufruit.
Article 583
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Les fruits naturels sont ceux qui sont le produit spontané de la terre. Le produit et le croît des animaux sont
aussi des fruits naturels.
Les fruits industriels d'un fonds sont ceux qu'on obtient par la culture.
Article 584
Les fruits civils sont les loyers des maisons, les intérêts des sommes exigibles, les arrérages des rentes.
Les prix des baux à ferme sont aussi rangés dans la classe des fruits civils.
Article 585
Les fruits naturels et industriels, pendants par branches ou par racines au moment où l'usufruit est ouvert,
appartiennent à l'usufruitier.
Ceux qui sont dans le même état au moment où finit l'usufruit appartiennent au propriétaire, sans récompense
de part ni d'autre des labours et des semences, mais aussi sans préjudice de la portion des fruits qui pourrait
être acquise au métayer, s'il en existait un au commencement ou à la cessation de l'usufruit.
Article 586
Les fruits civils sont réputés s'acquérir jour par jour et appartiennent à l'usufruitier à proportion de la durée
de son usufruit. Cette règle s'applique aux prix des baux à ferme comme aux loyers des maisons et autres
fruits civils.
Article 587
Si l'usufruit comprend des choses dont on ne peut faire usage sans les consommer, comme l'argent, les
grains, les liqueurs, l'usufruitier a le droit de s'en servir, mais à la charge de rendre, à la fin de l'usufruit, soit
des choses de même quantité et qualité soit leur valeur estimée à la date de la restitution.
Article 588
L'usufruit d'une rente viagère donne aussi à l'usufruitier, pendant la durée de son usufruit, le droit d'en
percevoir les arrérages, sans être tenu à aucune restitution.
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Article 589
Si l'usufruit comprend des choses qui, sans se consommer de suite, se détériorent peu à peu par l'usage,
comme du linge, des meubles meublants, l'usufruitier a le droit de s'en servir pour l'usage auquel elles sont
destinées, et n'est obligé de les rendre à la fin de l'usufruit que dans l'état où elles se trouvent, non détériorées
par son dol ou par sa faute.
Article 590
Si l'usufruit comprend des bois taillis, l'usufruitier est tenu d'observer l'ordre et la quotité des coupes,
conformément à l'aménagement ou à l'usage constant des propriétaires ; sans indemnité toutefois en faveur
de l'usufruitier ou de ses héritiers, pour les coupes ordinaires, soit de taillis, soit de baliveaux, soit de futaie,
qu'il n'aurait pas faites pendant sa jouissance.
Les arbres qu'on peut tirer d'une pépinière sans la dégrader ne font aussi partie de l'usufruit qu'à la charge par
l'usufruitier de se conformer aux usages des lieux pour le remplacement.
Article 591
L'usufruitier profite encore, toujours en se conformant aux époques et à l'usage des anciens propriétaires,
des parties de bois de haute futaie qui ont été mises en coupes réglées, soit que ces coupes se fassent
périodiquement sur une certaine étendue de terrain, soit qu'elles se fassent d'une certaine quantité d'arbres
pris indistinctement sur toute la surface du domaine.
Article 592
Dans tous les autres cas, l'usufruitier ne peut toucher aux arbres de haute futaie : il peut seulement employer,
pour faire les réparations dont il est tenu, les arbres arrachés ou brisés par accident ; il peut même, pour cet
objet, en faire abattre s'il est nécessaire, mais à la charge d'en faire constater la nécessité avec le propriétaire.
Article 593
Il peut prendre, dans les bois, des échalas pour les vignes ; il peut aussi prendre, sur les arbres, des produits
annuels ou périodiques ; le tout suivant l'usage du pays ou la coutume des propriétaires.
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Article 594
Les arbres fruitiers qui meurent, ceux mêmes qui sont arrachés ou brisés par accident, appartiennent à
l'usufruitier, à la charge de les remplacer par d'autres.
Article 595
L'usufruitier peut jouir par lui-même, donner à bail à un autre, même vendre ou céder son droit à titre gratuit.
Les baux que l'usufruitier seul a faits pour un temps qui excède neuf ans ne sont, en cas de cessation de
l'usufruit, obligatoires à l'égard du nu-propriétaire que pour le temps qui reste à courir, soit de la première
période de neuf ans, si les parties s'y trouvent encore, soit de la seconde, et ainsi de suite de manière que le
preneur n'ait que le droit d'achever la jouissance de la période de neuf ans où il se trouve.
Les baux de neuf ans ou au-dessous que l'usufruitier seul a passés ou renouvelés plus de trois ans avant
l'expiration du bail courant s'il s'agit de biens ruraux, et plus de deux ans avant la même époque s'il s'agit de
maisons, sont sans effet, à moins que leur exécution n'ait commencé avant la cessation de l'usufruit.
L'usufruitier ne peut, sans le concours du nu-propriétaire, donner à bail un fonds rural ou un immeuble à
usage commercial, industriel ou artisanal. A défaut d'accord du nu-propriétaire, l'usufruitier peut être autorisé
par justice à passer seul cet acte.
Article 596
L'usufruitier jouit de l'augmentation survenue par alluvion à l'objet dont il a l'usufruit.
Article 597
Il jouit des droits de servitude, de passage, et généralement de tous les droits dont le propriétaire peut jouir,
et il en jouit comme le propriétaire lui-même.
Article 598
Il jouit aussi, de la même manière que le propriétaire, des mines et carrières qui sont en exploitation
à l'ouverture de l'usufruit ; et néanmoins, s'il s'agit d'une exploitation qui ne puisse être faite sans une
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concession, l'usufruitier ne pourra en jouir qu'après en avoir obtenu la permission du Président de la
République.
Il n'a aucun droit aux mines et carrières non encore ouvertes, ni aux tourbières dont l'exploitation n'est point
encore commencée, ni au trésor qui pourrait être découvert pendant la durée de l'usufruit.
Article 599
Le propriétaire ne peut, par son fait, ni de quelque manière que ce soit, nuire aux droits de l'usufruitier.
De son côté, l'usufruitier ne peut, à la cessation de l'usufruit, réclamer aucune indemnité pour les
améliorations qu'il prétendrait avoir faites, encore que la valeur de la chose en fût augmentée.
Il peut cependant, ou ses héritiers, enlever les glaces, tableaux et autres ornements qu'il aurait fait placer,
mais à la charge de rétablir les lieux dans leur premier état.
Section 2 : Des obligations de l'usufruitier
Article 600
L'usufruitier prend les choses dans l'état où elles sont, mais il ne peut entrer en jouissance qu'après avoir
fait dresser, en présence du propriétaire, ou lui dûment appelé, un inventaire des meubles et un état des
immeubles sujets à l'usufruit.
Article 601
Il donne caution de jouir raisonnablement, s'il n'en est dispensé par l'acte constitutif de l'usufruit ; cependant
les père et mère ayant l'usufruit légal du bien de leurs enfants, le vendeur ou le donateur, sous réserve
d'usufruit, ne sont pas tenus de donner caution.
Article 602
Si l'usufruitier ne trouve pas de caution, les immeubles sont donnés à ferme ou mis en séquestre ;
Les sommes comprises dans l'usufruit sont placées ;
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Les denrées sont vendues et le prix en provenant est pareillement placé ;
Les intérêts de ces sommes et les prix des fermes appartiennent, dans ce cas, à l'usufruitier.
Article 603
A défaut d'une caution de la part de l'usufruitier, le propriétaire peut exiger que les meubles qui dépérissent
par l'usage soient vendus, pour le prix en être placé comme celui des denrées ; et alors l'usufruitier jouit
de l'intérêt pendant son usufruit : cependant l'usufruitier pourra demander, et les juges pourront ordonner,
suivant les circonstances, qu'une partie des meubles nécessaires pour son usage lui soit délaissée, sous sa
simple caution juratoire, et à la charge de les représenter à l'extinction de l'usufruit.
Article 604
Le retard de donner caution ne prive pas l'usufruitier des fruits auxquels il peut avoir droit ; ils lui sont dus
du moment où l'usufruit a été ouvert.
Article 605
L'usufruitier n'est tenu qu'aux réparations d'entretien.
Les grosses réparations demeurent à la charge du propriétaire, à moins qu'elles n'aient été occasionnées par le
défaut de réparations d'entretien, depuis l'ouverture de l'usufruit ; auquel cas l'usufruitier en est aussi tenu.
Article 606
Les grosses réparations sont celles des gros murs et des voûtes, le rétablissement des poutres et des
couvertures entières.
Celui des digues et des murs de soutènement et de clôture aussi en entier.
Toutes les autres réparations sont d'entretien.
Article 607
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Ni le propriétaire, ni l'usufruitier, ne sont tenus de rebâtir ce qui est tombé de vétusté, ou ce qui a été détruit
par cas fortuit.
Article 608
L'usufruitier est tenu, pendant sa jouissance, de toutes les charges annuelles de l'héritage, telles que les
contributions et autres qui dans l'usage sont censées charges des fruits.
Article 609
A l'égard des charges qui peuvent être imposées sur la propriété pendant la durée de l'usufruit, l'usufruitier et
le propriétaire y contribuent ainsi qu'il suit :
Le propriétaire est obligé de les payer, et l'usufruitier doit lui tenir compte des intérêts ;
Si elles sont avancées par l'usufruitier, il a la répétition du capital à la fin de l'usufruit.
Article 610
Le legs fait par un testateur, d'une rente viagère ou pension alimentaire, doit être acquitté par le légataire
universel de l'usufruit dans son intégrité, et par le légataire à titre universel de l'usufruit dans la proportion de
sa jouissance, sans aucune répétition de leur part.
Article 611
L'usufruitier à titre particulier n'est pas tenu des dettes auxquelles le fonds est hypothéqué : s'il est forcé de
les payer, il a son recours contre le propriétaire, sauf ce qui est dit à l'article 1020, au titre " Des donations
entre vifs et des testaments ".
Article 612
L'usufruitier, ou universel, ou à titre universel, doit contribuer avec le propriétaire au paiement des dettes
ainsi qu'il suit :
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On estime la valeur du fonds sujet à usufruit ; on fixe ensuite la contribution aux dettes à raison de cette
valeur.
Si l'usufruitier veut avancer la somme pour laquelle le fonds doit contribuer, le capital lui en est restitué à la
fin de l'usufruit, sans aucun intérêt.
Si l'usufruitier ne veut pas faire cette avance, le propriétaire a le choix, ou de payer cette somme, et, dans ce
cas, l'usufruitier lui tient compte des intérêts pendant la durée de l'usufruit, ou de faire vendre jusqu'à due
concurrence une portion des biens soumis à l'usufruit.
Article 613
L'usufruitier n'est tenu que des frais des procès qui concernent la jouissance et des autres condamnations
auxquelles ces procès pourraient donner lieu.
Article 614
Si, pendant la durée de l'usufruit, un tiers commet quelque usurpation sur le fonds, ou attente autrement aux
droits du propriétaire, l'usufruitier est tenu de le dénoncer à celui-ci ; faute de ce, il est responsable de tout
le dommage qui peut en résulter pour le propriétaire, comme il le serait de dégradations commises par lui-
même.
Article 615
Si l'usufruit n'est établi que sur un animal qui vient à périr sans la faute de l'usufruitier, celui-ci n'est pas tenu
d'en rendre un autre, ni d'en payer l'estimation.
Article 616
Si le troupeau sur lequel un usufruit a été établi périt entièrement par accident ou par maladie et sans la faute
de l'usufruitier, celui-ci n'est tenu envers le propriétaire que de lui rendre compte des cuirs, ou de leur valeur
estimée à la date de la restitution.
Si le troupeau ne périt pas entièrement, l'usufruitier est tenu de remplacer, jusqu'à concurrence du croît, les
têtes des animaux qui ont péri.
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Section 3 : Comment l'usufruit prend fin
Article 617
L'usufruit s'éteint :
Par la mort de l'usufruitier ;
Par l'expiration du temps pour lequel il a été accordé ;
Par la consolidation ou la réunion sur la même tête, des deux qualités d'usufruitier et de propriétaire ;
Par le non-usage du droit pendant trente ans ;
Par la perte totale de la chose sur laquelle l'usufruit est établi.
Article 618
L'usufruit peut aussi cesser par l'abus que l'usufruitier fait de sa jouissance, soit en commettant des
dégradations sur le fonds, soit en le laissant dépérir faute d'entretien.
Les créanciers de l'usufruitier peuvent intervenir dans les contestations pour la conservation de leurs droits ;
ils peuvent offrir la réparation des dégradations commises et des garanties pour l'avenir.
Les juges peuvent, suivant la gravité des circonstances, ou prononcer l'extinction absolue de l'usufruit,
ou n'ordonner la rentrée du propriétaire dans la jouissance de l'objet qui en est grevé, que sous la charge
de payer annuellement à l'usufruitier, ou à ses ayants cause, une somme déterminée, jusqu'à l'instant où
l'usufruit aurait dû cesser.
Article 619
L'usufruit qui n'est pas accordé à des particuliers ne dure que trente ans.
Article 620
L'usufruit accordé jusqu'à ce qu'un tiers ait atteint un âge fixe dure jusqu'à cette époque, encore que le tiers
soit mort avant l'âge fixé.
Article 621
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En cas de vente simultanée de l'usufruit et de la nue-propriété d'un bien, le prix se répartit entre l'usufruit
et la nue-propriété selon la valeur respective de chacun de ces droits, sauf accord des parties pour reporter
l'usufruit sur le prix.
La vente du bien grevé d'usufruit, sans l'accord de l'usufruitier, ne modifie pas le droit de ce dernier, qui
continue à jouir de son usufruit sur le bien s'il n'y a pas expressément renoncé.
Article 622
Les créanciers de l'usufruitier peuvent faire annuler la renonciation qu'il aurait faite à leur préjudice.
Article 623
Si une partie seulement de la chose soumise à l'usufruit est détruite, l'usufruit se conserve sur ce qui reste.
Article 624
Si l'usufruit n'est établi que sur un bâtiment, et que ce bâtiment soit détruit par un incendie ou autre accident,
ou qu'il s'écroule de vétusté, l'usufruitier n'aura le droit de jouir ni du sol ni des matériaux.
Si l'usufruit était établi sur un domaine dont le bâtiment faisait partie, l'usufruitier jouirait du sol et des
matériaux.
Chapitre II : De l'usage et de l'habitation
Article 625
Les droits d'usage et d'habitation s'établissent et se perdent de la même manière que l'usufruit.
Article 626
On ne peut en jouir, comme dans le cas de l'usufruit, sans donner préalablement caution et sans faire des
états et inventaires.
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Article 627
L'usager, et celui qui a un droit d'habitation, doivent jouir raisonnablement.
Article 628
Les droits d'usage et d'habitation se règlent par le titre qui les a établis et reçoivent, d'après ses dispositions,
plus ou moins d'étendue.
Article 629
Si le titre ne s'explique pas sur l'étendue de ces droits ils sont réglés ainsi qu'il suit.
Article 630
Celui qui a l'usage des fruits d'un fonds ne peut en exiger qu'autant qu'il lui en faut pour ses besoins et ceux
de sa famille.
Il peut en exiger pour les besoins même des enfants qui lui sont survenus depuis la concession de l'usage.
Article 631
L'usager ne peut céder ni louer son droit à un autre.
Article 632
Celui qui a un droit d'habitation dans une maison peut y demeurer avec sa famille, quand même il n'aurait
pas été marié à l'époque où ce droit lui a été donné.
Article 633
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Le droit d'habitation se restreint à ce qui est nécessaire pour l'habitation de celui à qui ce droit est concédé et
de sa famille.
Article 634
Le droit d'habitation ne peut être ni cédé ni loué.
Article 635
Si l'usager absorbe tous les fruits du fonds ou s'il occupe la totalité de la maison, il est assujetti aux frais de
culture, aux réparations d'entretien et au paiement des contributions, comme l'usufruitier.
S'il ne prend qu'une partie des fruits ou s'il n'occupe qu'une partie de la maison, il contribue au prorata de ce
dont il jouit.
Article 636
L'usage des bois et forêts est réglé par des lois particulières.
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Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Titre IV : Des servitudes ou services fonciers
Article 637
Une servitude est une charge imposée sur un héritage pour l'usage et l'utilité d'un héritage appartenant à un
autre propriétaire.
Article 638
La servitude n'établit aucune prééminence d'un héritage sur l'autre.
Article 639
Elle dérive ou de la situation naturelle des lieux, ou des obligations imposées par la loi, ou des conventions
entre les propriétaires.
Chapitre Ier : Des servitudes qui dérivent de la situation des lieux
Article 640
Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent
naturellement sans que la main de l'homme y ait contribué.
Le propriétaire inférieur ne peut point élever de digue qui empêche cet écoulement.
Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur.
Article 641
Tout propriétaire a le droit d'user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds.
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Si l'usage de ces eaux ou la direction qui leur est donnée aggrave la servitude naturelle d'écoulement établie
par l'article 640, une indemnité est due au propriétaire du fonds inférieur.
La même disposition est applicable aux eaux de sources nées sur un fonds.
Lorsque, par des sondages ou des travaux souterrains, un propriétaire fait surgir des eaux dans son fonds,
les propriétaires des fonds inférieurs doivent les recevoir ; mais ils ont droit à une indemnité en cas de
dommages résultant de leur écoulement.
Les maisons, cours, jardins, parcs et enclos attenant aux habitations ne peuvent être assujettis à aucune
aggravation de la servitude d'écoulement dans les cas prévus par les paragraphes précédents.
Les contestations auxquelles peuvent donner lieu l'établissement et l'exercice des servitudes prévues par
ces paragraphes et le règlement, s'il y a lieu, des indemnités dues aux propriétaires des fonds inférieurs sont
portées, en premier ressort, devant le juge du tribunal judiciaire du canton qui, en prononçant, doit concilier
les intérêts de l'agriculture et de l'industrie avec le respect dû à la propriété.
S'il y a lieu à expertise, il peut n'être nommé qu'un seul expert.
Article 642
Celui qui a une source dans son fonds peut toujours user des eaux à sa volonté dans les limites et pour les
besoins de son héritage.
Le propriétaire d'une source ne peut plus en user au préjudice des propriétaires des fonds inférieurs qui,
depuis plus de trente ans, ont fait et terminé, sur le fonds où jaillit la source, des ouvrages apparents et
permanents destinés à utiliser les eaux ou à en faciliter le passage dans leur propriété.
Il ne peut pas non plus en user de manière à enlever aux habitants d'une commune, village ou hameau, l'eau
qui leur est nécessaire ; mais si les habitants n'en n'ont pas acquis ou prescrit l'usage, le propriétaire peut
réclamer une indemnité, laquelle est réglée par experts.
Article 643
Si, dès la sortie du fonds où elles surgissent, les eaux de source forment un cours d'eau offrant le caractère
d'eaux publiques et courantes, le propriétaire ne peut les détourner de leurs cours naturel au préjudice des
usagers inférieurs.
Article 644
Celui dont la propriété borde une eau courante, autre que celle qui est déclarée dépendance du domaine
public par l'article 538 au titre " De la distinction des biens ", peut s'en servir à son passage pour l'irrigation
de ses propriétés.
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Celui dont cette eau traverse l'héritage peut même en user dans l'intervalle qu'elle y parcourt, mais à la
charge de la rendre, à la sortie de ses fonds, à son cours ordinaire.
Article 645
S'il s'élève une contestation entre les propriétaires auxquels ces eaux peuvent être utiles, les tribunaux, en
prononçant, doivent concilier l'intérêt de l'agriculture avec le respect dû à la propriété ; et, dans tous les cas,
les règlements particuliers et locaux sur le cours et l'usage des eaux doivent être observés.
Article 646
Tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leurs propriétés contiguës. Le bornage se fait à frais
communs.
Article 647
Tout propriétaire peut clore son héritage, sauf l'exception portée en l'article 682.
Article 648
Le propriétaire qui veut se clore perd son droit au parcours et vaine pâture en proportion du terrain qu'il y
soustrait.
Chapitre II : Des servitudes établies par la loi
Article 649
Les servitudes établies par la loi ont pour objet l'utilité publique ou communale, ou l'utilité des particuliers.
Article 650
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Celles établies pour l'utilité publique ou communale ont pour objet le marchepied le long des cours d'eau
domaniaux, la construction ou réparation des chemins et autres ouvrages publics ou communaux.
Tout ce qui concerne cette espèce de servitude est déterminé par des lois ou des règlements particuliers.
Article 651
La loi assujettit les propriétaires à différentes obligations l'un à l'égard de l'autre, indépendamment de toute
convention.
Article 652
Partie de ces obligations est réglée par les lois sur la police rurale ;
Les autres sont relatives au mur et au fossé mitoyens, au cas où il y a lieu à contre-mur, aux vues sur la
propriété du voisin, à l'égout des toits, au droit de passage.
Section 1 : Du mur et du fossé mitoyens
Article 653
Dans les villes et les campagnes, tout mur servant de séparation entre bâtiments jusqu'à l'héberge, ou entre
cours et jardins, et même entre enclos dans les champs, est présumé mitoyen s'il n'y a titre ou marque du
contraire.
Article 654
Il y a marque de non-mitoyenneté lorsque la sommité du mur est droite et à plomb de son parement d'un
côté, et présente de l'autre un plan incliné.
Lors encore qu'il n'y a que d'un côté ou un chaperon ou des filets et corbeaux de pierre qui y auraient été mis
en bâtissant le mur.
Dans ces cas, le mur est censé appartenir exclusivement au propriétaire du côté duquel sont l'égout ou les
corbeaux et filets de pierre.
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Article 655
La réparation et la reconstruction du mur mitoyen sont à la charge de tous ceux qui y ont droit, et
proportionnellement au droit de chacun.
Article 656
Cependant tout copropriétaire d'un mur mitoyen peut se dispenser de contribuer aux réparations et
reconstructions en abandonnant le droit de mitoyenneté, pourvu que le mur mitoyen ne soutienne pas un
bâtiment qui lui appartienne.
Article 657
Tout copropriétaire peut faire bâtir contre un mur mitoyen, et y faire placer des poutres ou solives dans toute
l'épaisseur du mur, à cinquante-quatre millimètres près, sans préjudice du droit qu'a le voisin de faire réduire
à l'ébauchoir la poutre jusqu'à la moitié du mur, dans le cas où il voudrait lui-même asseoir des poutres dans
le même lieu, ou y adosser une cheminée.
Article 658
Tout copropriétaire peut faire exhausser le mur mitoyen ; mais il doit payer seul la dépense de
l'exhaussement et les réparations d'entretien au-dessus de la hauteur de la clôture commune ; il doit en
outre payer seul les frais d'entretien de la partie commune du mur dus à l'exhaussement et rembourser au
propriétaire voisin toutes les dépenses rendues nécessaires à ce dernier par l'exhaussement.
Article 659
Si le mur mitoyen n'est pas en état de supporter l'exhaussement, celui qui veut l'exhausser doit le faire
reconstruire en entier à ses frais, et l'excédent d'épaisseur doit se prendre de son côté.
Article 660
Le voisin qui n'a pas contribué à l'exhaussement peut en acquérir la mitoyenneté en payant la moitié de la
dépense qu'il a coûté et la valeur de la moitié du sol fourni pour l'excédent d'épaisseur, s'il y en a. La dépense
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que l'exhaussement a coûté est estimée à la date de l'acquisition, compte tenu de l'état dans lequel se trouve
la partie exhaussée du mur.
Article 661
Tout propriétaire joignant un mur a la faculté de le rendre mitoyen en tout ou en partie, en remboursant au
maître du mur la moitié de la dépense qu'il a coûté, ou la moitié de la dépense qu'a coûté la portion du mur
qu'il veut rendre mitoyenne et la moitié de la valeur du sol sur lequel le mur est bâti. La dépense que le mur a
coûté est estimée à la date de l'acquisition de sa mitoyenneté, compte tenu de l'état dans lequel il se trouve.
Article 662
L'un des voisins ne peut pratiquer dans le corps d'un mur mitoyen aucun enfoncement, ni y appliquer ou
appuyer aucun ouvrage sans le consentement de l'autre, ou sans avoir, à son refus, fait régler par experts les
moyens nécessaires pour que le nouvel ouvrage ne soit pas nuisible aux droits de l'autre.
Article 663
Chacun peut contraindre son voisin, dans les villes et faubourgs, à contribuer aux constructions et réparations
de la clôture faisant séparation de leurs maisons, cours et jardins assis ès dites villes et faubourgs : la hauteur
de la clôture sera fixée suivant les règlements particuliers ou les usages constants et reconnus et, à défaut
d'usages et de règlements, tout mur de séparation entre voisins, qui sera construit ou rétabli à l'avenir, doit
avoir au moins trente-deux décimètres de hauteur, compris le chaperon, dans les villes de cinquante mille
âmes et au-dessus, et vingt-six décimètres dans les autres.
Article 665
Lorsqu'on reconstruit un mur mitoyen ou une maison, les servitudes actives et passives se continuent à
l'égard du nouveau mur ou de la nouvelle maison, sans toutefois qu'elles puissent être aggravées, et pourvu
que la reconstruction se fasse avant que la prescription soit acquise.
Article 666
Toute clôture qui sépare des héritages est réputée mitoyenne, à moins qu'il n'y ait qu'un seul des héritages en
état de clôture, ou s'il n'y a titre, prescription ou marque contraire.
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Pour les fossés, il y a marque de non-mitoyenneté lorsque la levée ou le rejet de la terre se trouve d'un côté
seulement du fossé.
Le fossé est censé appartenir exclusivement à celui du côté duquel le rejet se trouve.
Article 667
La clôture mitoyenne doit être entretenue à frais communs ; mais le voisin peut se soustraire à cette
obligation en renonçant à la mitoyenneté.
Cette faculté cesse si le fossé sert habituellement à l'écoulement des eaux.
Article 668
Le voisin dont l'héritage joint un fossé ou une haie non mitoyens ne peut contraindre le propriétaire de ce
fossé ou de cette haie à lui céder la mitoyenneté.
Le copropriétaire d'une haie mitoyenne peut la détruire jusqu'à la limite de sa propriété, à la charge de
construire un mur sur cette limite.
La même règle est applicable au copropriétaire d'un fossé mitoyen qui ne sert qu'à la clôture.
Article 669
Tant que dure la mitoyenneté de la haie, les produits en appartiennent aux propriétaires par moitié.
Article 670
Les arbres qui se trouvent dans la haie mitoyenne sont mitoyens comme la haie. Les arbres plantés sur la
ligne séparative de deux héritages sont aussi réputés mitoyens. Lorsqu'ils meurent ou lorsqu'ils sont coupés
ou arrachés, ces arbres sont partagés par moitié. Les fruits sont recueillis à frais communs et partagés aussi
par moitié, soit qu'ils tombent naturellement, soit que la chute en ait été provoquée, soit qu'ils aient été
cueillis.
Chaque propriétaire a le droit d'exiger que les arbres mitoyens soient arrachés.
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Article 671
Il n'est permis d'avoir des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu'à la
distance prescrite par les règlements particuliers actuellement existants, ou par des usages constants et
reconnus et, à défaut de règlements et usages, qu'à la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux
héritages pour les plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d'un demi-mètre pour les
autres plantations.
Les arbres, arbustes et arbrisseaux de toute espèce peuvent être plantés en espaliers, de chaque côté du mur
séparatif, sans que l'on soit tenu d'observer aucune distance, mais ils ne pourront dépasser la crête du mur.
Si le mur n'est pas mitoyen, le propriétaire seul a le droit d'y appuyer les espaliers.
Article 672
Le voisin peut exiger que les arbres, arbrisseaux et arbustes, plantés à une distance moindre que la distance
légale, soient arrachés ou réduits à la hauteur déterminée dans l'article précédent, à moins qu'il n'y ait titre,
destination du père de famille ou prescription trentenaire.
Si les arbres meurent ou s'ils sont coupés ou arrachés, le voisin ne peut les remplacer qu'en observant les
distances légales.
Article 673
Celui sur la propriété duquel avancent les branches des arbres, arbustes et arbrisseaux du voisin peut
contraindre celui-ci à les couper. Les fruits tombés naturellement de ces branches lui appartiennent.
Si ce sont les racines, ronces ou brindilles qui avancent sur son héritage, il a le droit de les couper lui-même à
la limite de la ligne séparative.
Le droit de couper les racines, ronces et brindilles ou de faire couper les branches des arbres, arbustes ou
arbrisseaux est imprescriptible.
Section 2 : De la distance et des ouvrages intermédiaires requis pour
certaines constructions
Article 674
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Celui qui fait creuser un puits ou une fosse d'aisance près d'un mur mitoyen ou non,
Celui qui veut y construire cheminée ou âtre, forge, four ou fourneau,
Y adosser une étable,
Ou établir contre ce mur un magasin de sel ou amas de matières corrosives,
Est obligé à laisser la distance prescrite par les règlements et usages particuliers sur ces objets, ou à faire les
ouvrages prescrits par les mêmes règlements et usages, pour éviter de nuire au voisin.
Section 3 : Des vues sur la propriété de son voisin
Article 675
L'un des voisins ne peut, sans le consentement de l'autre, pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenêtre ou
ouverture, en quelque manière que ce soit, même à verre dormant.
Article 676
Le propriétaire d'un mur non mitoyen, joignant immédiatement l'héritage d'autrui, peut pratiquer dans ce mur
des jours ou fenêtres à fer maillé et verre dormant.
Ces fenêtres doivent être garnies d'un treillis de fer dont les mailles auront un décimètre (environ trois
pouces huit lignes) d'ouverture au plus et d'un châssis à verre dormant.
Article 677
Ces fenêtres ou jours ne peuvent être établis qu'à vingt-six décimètres (huit pieds) au-dessus du plancher
ou sol de la chambre qu'on veut éclairer, si c'est à rez-de-chaussée, et à dix-neuf décimètres (six pieds) au-
dessus du plancher pour les étages supérieurs.
Article 678
On ne peut avoir des vues droites ou fenêtres d'aspect, ni balcons ou autres semblables saillies sur l'héritage
clos ou non clos de son voisin, s'il n'y a dix-neuf décimètres de distance entre le mur où on les pratique et
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ledit héritage, à moins que le fonds ou la partie du fonds sur lequel s'exerce la vue ne soit déjà grevé, au
profit du fonds qui en bénéficie, d'une servitude de passage faisant obstacle à l'édification de constructions.
Article 679
On ne peut, sous la même réserve, avoir des vues par côté ou obliques sur le même héritage, s'il n'y a six
décimètres de distance.
Article 680
La distance dont il est parlé dans les deux articles précédents se compte depuis le parement extérieur du mur
où l'ouverture se fait, et, s'il y a balcons ou autres semblables saillies, depuis leur ligne extérieure jusqu'à la
ligne de séparation des deux propriétés.
Section 4 : De l'égout des toits
Article 681
Tout propriétaire doit établir des toits de manière que les eaux pluviales s'écoulent sur son terrain ou sur la
voie publique ; il ne peut les faire verser sur le fonds de son voisin.
Section 5 : Du droit de passage
Article 682
Le propriétaire dont les fonds sont enclavés et qui n'a sur la voie publique aucune issue, ou qu'une issue
insuffisante, soit pour l'exploitation agricole, industrielle ou commerciale de sa propriété, soit pour la
réalisation d'opérations de construction ou de lotissement, est fondé à réclamer sur les fonds de ses voisins un
passage suffisant pour assurer la desserte complète de ses fonds, à charge d'une indemnité proportionnée au
dommage qu'il peut occasionner.
Article 683
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Le passage doit régulièrement être pris du côté où le trajet est le plus court du fonds enclavé à la voie
publique.
Néanmoins, il doit être fixé dans l'endroit le moins dommageable à celui sur le fonds duquel il est accordé.
Article 684
Si l'enclave résulte de la division d'un fonds par suite d'une vente, d'un échange, d'un partage ou de tout autre
contrat, le passage ne peut être demandé que sur les terrains qui ont fait l'objet de ces actes.
Toutefois, dans le cas où un passage suffisant ne pourrait être établi sur les fonds divisés, l'article 682 serait
applicable.
Article 685
L'assiette et le mode de servitude de passage pour cause d'enclave sont déterminés par trente ans d'usage
continu.
L'action en indemnité, dans le cas prévu par l'article 682, est prescriptible, et le passage peut être continué,
quoique l'action en indemnité ne soit plus recevable.
Article 685-1
En cas de cessation de l'enclave et quelle que soit la manière dont l'assiette et le mode de la servitude ont été
déterminés, le propriétaire du fonds servant peut, à tout moment, invoquer l'extinction de la servitude si la
desserte du fonds dominant est assurée dans les conditions de l'article 682.
A défaut d'accord amiable, cette disparition est constatée par une décision de justice.
Chapitre III : Des servitudes établies par le fait de l'homme
Section 1 : Des diverses espèces de servitudes qui peuvent être établies
sur les biens
Article 686
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Il est permis aux propriétaires d'établir sur leurs propriétés, ou en faveur de leurs propriétés, telles servitudes
que bon leur semble, pourvu néanmoins que les services établis ne soient imposés ni à la personne, ni
en faveur de la personne, mais seulement à un fonds et pour un fonds, et pourvu que ces services n'aient
d'ailleurs rien de contraire à l'ordre public.
L'usage et l'étendue des servitudes ainsi établies se règlent par le titre qui les constitue ; à défaut de titre, par
les règles ci-après.
Article 687
Les servitudes sont établies ou pour l'usage des bâtiments, ou pour celui des fonds de terre.
Celles de la première espèce s'appellent " urbaines ", soit que les bâtiments auxquels elles sont dues soient
situés à la ville ou à la campagne.
Celles de la seconde espèce se nomment " rurales ".
Article 688
Les servitudes sont ou continues, ou discontinues.
Les servitudes continues sont celles dont l'usage est ou peut être continuel sans avoir besoin du fait actuel de
l'homme : tels sont les conduites d'eau, les égouts, les vues et autres de cette espèce.
Les servitudes discontinues sont celles qui ont besoin du fait actuel de l'homme pour être exercées : tels sont
les droits de passage, puisage, pacage et autres semblables.
Article 689
Les servitudes sont apparentes ou non apparentes.
Les servitudes apparentes sont celles qui s'annoncent par des ouvrages extérieurs, tels qu'une porte, une
fenêtre, un aqueduc.
Les servitudes non apparentes sont celles qui n'ont pas de signe extérieur de leur existence, comme, par
exemple, la prohibition de bâtir sur un fonds, ou de ne bâtir qu'à une hauteur déterminée.
Section 2 : Comment s'établissent les servitudes
Article 690
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Les servitudes continues et apparentes s'acquièrent par titre, ou par la possession de trente ans.
Article 691
Les servitudes continues non apparentes, et les servitudes discontinues apparentes ou non apparentes, ne
peuvent s'établir que par titres.
La possession même immémoriale ne suffit pas pour les établir, sans cependant qu'on puisse attaquer
aujourd'hui les servitudes de cette nature déjà acquises par la possession, dans les pays où elles pouvaient
s'acquérir de cette manière.
Article 692
La destination du père de famille vaut titre à l'égard des servitudes continues et apparentes.
Article 693
Il n'y a destination du père de famille que lorsqu'il est prouvé que les deux fonds actuellement divisés ont
appartenu au même propriétaire, et que c'est par lui que les choses ont été mises dans l'état duquel résulte la
servitude.
Article 694
Si le propriétaire de deux héritages entre lesquels il existe un signe apparent de servitude, dispose de l'un
des héritages sans que le contrat contienne aucune convention relative à la servitude, elle continue d'exister
activement ou passivement en faveur du fonds aliéné ou sur le fonds aliéné.
Article 695
Le titre constitutif de la servitude, à l'égard de celles qui ne peuvent s'acquérir par la prescription, ne peut
être remplacé que par un titre récognitif de la servitude, et émané du propriétaire du fonds asservi.
Article 696
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Quand on établit une servitude, on est censé accorder tout ce qui est nécessaire pour en user.
Ainsi la servitude de puiser l'eau à la fontaine d'autrui emporte nécessairement le droit de passage.
Section 3 : Des droits du propriétaire du fonds auquel la servitude est
due
Article 697
Celui auquel est due une servitude a droit de faire tous les ouvrages nécessaires pour en user et pour la
conserver.
Article 698
Ces ouvrages sont à ses frais, et non à ceux du propriétaire du fonds assujetti, à moins que le titre
d'établissement de la servitude ne dise le contraire.
Article 699
Dans le cas même où le propriétaire du fonds assujetti est chargé par le titre de faire à ses frais les ouvrages
nécessaires pour l'usage ou la conservation de la servitude, il peut toujours s'affranchir de la charge, en
abandonnant le fonds assujetti au propriétaire du fonds auquel la servitude est due.
Article 700
Si l'héritage pour lequel la servitude a été établie vient à être divisé, la servitude reste due pour chaque
portion, sans néanmoins que la condition du fonds assujetti soit aggravée.
Ainsi, par exemple, s'il s'agit d'un droit de passage, tous les copropriétaires seront obligés de l'exercer par le
même endroit.
Article 701
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Le propriétaire du fonds débiteur de la servitude ne peut rien faire qui tende à en diminuer l'usage, ou à le
rendre plus incommode.
Ainsi, il ne peut changer l'état des lieux, ni transporter l'exercice de la servitude dans un endroit différent de
celui où elle a été primitivement assignée.
Mais cependant, si cette assignation primitive était devenue plus onéreuse au propriétaire du fonds assujetti,
ou si elle l'empêchait d'y faire des réparations avantageuses, il pourrait offrir au propriétaire de l'autre fonds
un endroit aussi commode pour l'exercice de ses droits, et celui-ci ne pourrait pas le refuser.
Article 702
De son côté, celui qui a un droit de servitude ne peut en user que suivant son titre, sans pouvoir faire, ni dans
le fonds qui doit la servitude, ni dans le fonds à qui elle est due, de changement qui aggrave la condition du
premier.
Section 4 : Comment les servitudes s'éteignent
Article 703
Les servitudes cessent lorsque les choses se trouvent en tel état qu'on ne peut plus en user.
Article 704
Elles revivent si les choses sont rétablies de manière qu'on puisse en user ; à moins qu'il ne se soit déjà
écoulé un espace de temps suffisant pour faire présumer l'extinction de la servitude, ainsi qu'il est dit à
l'article 707.
Article 705
Toute servitude est éteinte lorsque le fonds à qui elle est due, et celui qui la doit, sont réunis dans la même
main.
Article 706
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La servitude est éteinte par le non-usage pendant trente ans.
Article 707
Les trente ans commencent à courir, selon les diverses espèces de servitudes, ou du jour où l'on a cessé d'en
jouir, lorsqu'il s'agit de servitudes discontinues, ou du jour où il a été fait un acte contraire à la servitude,
lorsqu'il s'agit de servitudes continues.
Article 708
Le mode de la servitude peut se prescrire comme la servitude même, et de la même manière.
Article 709
Si l'héritage en faveur duquel la servitude est établie appartient à plusieurs par indivis, la jouissance de l'un
empêche la prescription à l'égard de tous.
Article 710
Si, parmi les copropriétaires, il s'en trouve un contre lequel la prescription n'ait pu courir, comme un mineur,
il aura conservé le droit de tous les autres.
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Livre II : Des biens et des différentes modifications de la propriété
Titre V : De la publicité foncière
Chapitre unique : De la forme authentique des actes
Article 710-1
Tout acte ou droit doit, pour donner lieu aux formalités de publicité foncière, résulter d'un acte reçu en la
forme authentique par un notaire exerçant en France, d'une décision juridictionnelle ou d'un acte authentique
émanant d'une autorité administrative.
Le dépôt au rang des minutes d'un notaire d'un acte sous seing privé, contresigné ou non, même avec
reconnaissance d'écriture et de signature, ne peut donner lieu aux formalités de publicité foncière. Toutefois,
même lorsqu'ils ne sont pas dressés en la forme authentique, les procès-verbaux des délibérations des
assemblées générales préalables ou consécutives à l'apport de biens ou droits immobiliers à une société ou
par une société ainsi que les procès-verbaux d'abornement peuvent être publiés au bureau des hypothèques à
la condition d'être annexés à un acte qui en constate le dépôt au rang des minutes d'un notaire.
Le premier alinéa n'est pas applicable aux formalités de publicité foncière des assignations en justice,
des commandements valant saisie, des différents actes de procédure qui s'y rattachent et des jugements
d'adjudication, des documents portant limitation administrative au droit de propriété ou portant servitude
administrative, des procès-verbaux établis par le service du cadastre, des documents d'arpentage établis par
un géomètre et des modifications provenant de décisions administratives ou d'événements naturels.
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Livre III : Des différentes manières dont on acquiert la propriété
Dispositions générales
Article 711
La propriété des biens s'acquiert et se transmet par succession, par donation entre vifs ou testamentaire, et
par l'effet des obligations.
Article 712
La propriété s'acquiert aussi par accession ou incorporation, et par prescription.
Article 713
Les biens qui n'ont pas de maître appartiennent à la commune sur le territoire de laquelle ils sont situés.
Par délibération du conseil municipal, la commune peut renoncer à exercer ses droits, sur tout ou partie
de son territoire, au profit de l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre dont
elle est membre. Les biens sans maître sont alors réputés appartenir à l'établissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre.
Si la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre renonce à exercer
ses droits, la propriété est transférée de plein droit :
1° Pour les biens situés dans les zones définies à l'article L. 322-1 du code de l'environnement, au
Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres lorsqu'il en fait la demande ou, à défaut, au
conservatoire régional d'espaces naturels agréé au titre de l'article L. 414-11 du même code lorsqu'il en fait la
demande ou, à défaut, à l'Etat ;
2° Pour les autres biens, après accord du représentant de l'Etat dans la région, au conservatoire régional
d'espaces naturels agréé au titre du même article L. 414-11 lorsqu'il en fait la demande ou, à défaut, à l'Etat.
Article 714
Il est des choses qui n'appartiennent à personne et dont l'usage est commun à tous.
Des lois de police règlent la manière d'en jouir.
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Article 715
La faculté de chasser ou de pêcher est également réglée par des lois particulières.
Article 716
La propriété d'un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds ; si le trésor est trouvé dans
le fonds d'autrui, il appartient pour moitié à celui qui l'a découvert, et pour l'autre moitié au propriétaire du
fonds.
Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est
découverte par le pur effet du hasard.
Article 717
Les droits sur les effets jetés à la mer, sur les objets que la mer rejette, de quelque nature qu'ils puissent être,
sur les plantes et herbages qui croissent sur les rivages de la mer, sont aussi réglés par des lois particulières.
Il en est de même des choses perdues dont le maître ne se représente pas.
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Livre III : Des différentes manières dont on acquiert la propriété
Titre Ier : Des successions
Chapitre Ier : De l'ouverture des successions, du titre universel et de
la saisine
Article 720
Les successions s'ouvrent par la mort, au dernier domicile du défunt.
Article 721
Les successions sont dévolues selon la loi lorsque le défunt n'a pas disposé de ses biens par des libéralités.
Elles peuvent être dévolues par les libéralités du défunt dans la mesure compatible avec la réserve
héréditaire.
Article 722
Les conventions qui ont pour objet de créer des droits ou de renoncer à des droits sur tout ou partie d'une
succession non encore ouverte ou d'un bien en dépendant ne produisent effet que dans les cas où elles sont
autorisées par la loi.
Article 724
Les héritiers désignés par la loi sont saisis de plein droit des biens, droits et actions du défunt.
Les légataires et donataires universels sont saisis dans les conditions prévues au titre II du présent livre.
A leur défaut, la succession est acquise à l'Etat, qui doit se faire envoyer en possession.
Article 724-1
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Les dispositions du présent titre, notamment celles qui concernent l'option, l'indivision et le partage,
s'appliquent en tant que de raison aux légataires et donataires universels ou à titre universel, quand il n'y est
pas dérogé par une règle particulière.
Chapitre II : Des qualités requises pour succéder - De la preuve de la
qualité d'héritier.
Section 1 : Des qualités requises pour succéder.
Article 725
Pour succéder, il faut exister à l'instant de l'ouverture de la succession ou, ayant déjà été conçu, naître viable.
Peut succéder celui dont l'absence est présumée selon l'article 112.
Article 725-1
Lorsque deux personnes, dont l'une avait vocation à succéder à l'autre, périssent dans un même événement,
l'ordre des décès est établi par tous moyens.
Si cet ordre ne peut être déterminé, la succession de chacune d'elles est dévolue sans que l'autre y soit
appelée.
Toutefois, si l'un des codécédés laisse des descendants, ceux-ci peuvent représenter leur auteur dans la
succession de l'autre lorsque la représentation est admise.
Article 726
Sont indignes de succéder et, comme tels, exclus de la succession :
1° Celui qui est condamné, comme auteur ou complice, à une peine criminelle pour avoir volontairement
donné ou tenté de donner la mort au défunt ;
2° Celui qui est condamné, comme auteur ou complice, à une peine criminelle pour avoir volontairement
porté des coups ou commis des violences ou voies de fait ayant entraîné la mort du défunt sans intention de
la donner.
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Article 727
Peuvent être déclarés indignes de succéder :
1° Celui qui est condamné, comme auteur ou complice, à une peine correctionnelle pour avoir
volontairement donné ou tenté de donner la mort au défunt ;
2° Celui qui est condamné, comme auteur ou complice, à une peine correctionnelle pour avoir
volontairement commis des violences ayant entraîné la mort du défunt sans intention de la donner ;
2° bis Celui qui est condamné, comme auteur ou complice, à une peine criminelle ou correctionnelle pour
avoir commis des tortures et actes de barbarie, des violences volontaires, un viol ou une agression sexuelle
envers le défunt ;
3° Celui qui est condamné pour témoignage mensonger porté contre le défunt dans une procédure
criminelle ;
4° Celui qui est condamné pour s'être volontairement abstenu d'empêcher soit un crime soit un délit contre
l'intégrité corporelle du défunt d'où il est résulté la mort, alors qu'il pouvait le faire sans risque pour lui ou
pour les tiers ;
5° Celui qui est condamné pour dénonciation calomnieuse contre le défunt lorsque, pour les faits dénoncés,
une peine criminelle était encourue.
Peuvent également être déclarés indignes de succéder ceux qui ont commis les actes mentionnés aux 1° et 2°
et à l'égard desquels, en raison de leur décès, l'action publique n'a pas pu être exercée ou s'est éteinte.
Article 727-1
La déclaration d'indignité prévue à l'article 727 est prononcée après l'ouverture de la succession par le
tribunal judiciaire à la demande d'un autre héritier. La demande doit être formée dans les six mois du décès si
la décision de condamnation ou de déclaration de culpabilité est antérieure au décès, ou dans les six mois de
cette décision si elle est postérieure au décès.
En l'absence d'héritier, la demande peut être formée par le ministère public.
Article 728
N'est pas exclu de la succession le successible frappé d'une cause d'indignité prévue aux articles 726 et 727,
lorsque le défunt, postérieurement aux faits et à la connaissance qu'il en a eue, a précisé, par une déclaration
expresse de volonté en la forme testamentaire, qu'il entend le maintenir dans ses droits héréditaires ou lui a
fait une libéralité universelle ou à titre universel.
Article 729
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L'héritier exclu de la succession pour cause d'indignité est tenu de rendre tous les fruits et tous les revenus
dont il a eu la jouissance depuis l'ouverture de la succession.
Article 729-1
Les enfants de l'indigne ne sont pas exclus par la faute de leur auteur, soit qu'ils viennent à la succession
de leur chef, soit qu'ils y viennent par l'effet de la représentation ; mais l'indigne ne peut, en aucun cas,
réclamer, sur les biens de cette succession, la jouissance que la loi accorde aux père et mère sur les biens de
leurs enfants.
Section 2 : De la preuve de la qualité d'héritier.
Article 730
La preuve de la qualité d'héritier s'établit par tous moyens.
Il n'est pas dérogé aux dispositions ni aux usages concernant la délivrance de certificats de propriété ou
d'hérédité par des autorités judiciaires ou administratives.
Article 730-1
La preuve de la qualité d'héritier peut résulter d'un acte de notoriété dressé par un notaire, à la demande d'un
ou plusieurs ayants droit.
L'acte de notoriété doit viser l'acte de décès de la personne dont la succession est ouverte et faire mention des
pièces justificatives qui ont pu être produites, tels les actes de l'état civil et, éventuellement, les documents
qui concernent l'existence de libéralités à cause de mort pouvant avoir une incidence sur la dévolution
successorale.
Il contient l'affirmation, signée du ou des ayants droit auteurs de la demande, qu'ils ont vocation, seuls ou
avec d'autres qu'ils désignent, à recueillir tout ou partie de la succession du défunt.
Toute personne dont les dires paraîtraient utiles peut être appelée à l'acte.
Il est fait mention de l'existence de l'acte de notoriété en marge de l'acte de décès.
Article 730-2
L'affirmation contenue dans l'acte de notoriété n'emporte pas, par elle-même, acceptation de la succession.
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Article 730-3
L'acte de notoriété ainsi établi fait foi jusqu'à preuve contraire.
Celui qui s'en prévaut est présumé avoir des droits héréditaires dans la proportion qui s'y trouve indiquée.
Article 730-4
Les héritiers désignés dans l'acte de notoriété ou leur mandataire commun sont réputés, à l'égard des tiers
détenteurs de biens de la succession, avoir la libre disposition de ces biens et, s'il s'agit de fonds, la libre
disposition de ceux-ci dans la proportion indiquée à l'acte.
Article 730-5
Celui qui, sciemment et de mauvaise foi, se prévaut d'un acte de notoriété inexact, encourt les pénalités de
recel prévues à l'article 778, sans préjudice de dommages et intérêts.
Chapitre III : Des héritiers.
Article 731
La succession est dévolue par la loi aux parents et au conjoint successibles du défunt dans les conditions
définies ci-après.
Article 732
Est conjoint successible le conjoint survivant non divorcé.
Section 1 : Des droits des parents en l'absence de conjoint successible.
Article 733
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La loi ne distingue pas selon les modes d'établissement de la filiation pour déterminer les parents appelés à
succéder.
Les droits résultant de la filiation adoptive sont réglés au titre de l'adoption.
Paragraphe 1 : Des ordres d'héritiers.
Article 734
En l'absence de conjoint successible, les parents sont appelés à succéder ainsi qu'il suit :
1° Les enfants et leurs descendants ;
2° Les père et mère ; les frères et soeurs et les descendants de ces derniers ;
3° Les ascendants autres que les père et mère ;
4° Les collatéraux autres que les frères et soeurs et les descendants de ces derniers.
Chacune de ces quatre catégories constitue un ordre d'héritiers qui exclut les suivants.
Article 735
Les enfants ou leurs descendants succèdent à leurs père et mère ou autres ascendants, sans distinction de
sexe, ni de primogéniture, même s'ils sont issus d'unions différentes.
Article 736
Lorsque le défunt ne laisse ni postérité, ni frère, ni soeur, ni descendants de ces derniers, ses père et mère lui
succèdent, chacun pour moitié.
Article 737
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Lorsque les père et mère sont décédés avant le défunt et que celui-ci ne laisse pas de postérité, les frères
et soeurs du défunt ou leurs descendants lui succèdent, à l'exclusion des autres parents, ascendants ou
collatéraux.
Article 738
Lorsque les père et mère survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, mais des frères et soeurs ou
des descendants de ces derniers, la succession est dévolue, pour un quart, à chacun des père et mère et, pour
la moitié restante, aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Lorsqu'un seul des père et mère survit, la succession est dévolue pour un quart à celui-ci et pour trois quarts
aux frères et soeurs ou à leurs descendants.
Article 738-1
Lorsque seul le père ou la mère survit et que le défunt n'a ni postérité ni frère ni soeur ni descendant de ces
derniers, mais laisse un ou des ascendants de l'autre branche que celle de son père ou de sa mère survivant, la
succession est dévolue pour moitié au père ou à la mère et pour moitié aux ascendants de l'autre branche.
Article 738-2
Lorsque les père et mère ou l'un d'eux survivent au défunt et que celui-ci n'a pas de postérité, ils peuvent
dans tous les cas exercer un droit de retour, à concurrence des quote-parts fixées au premier alinéa de l'article
738, sur les biens que le défunt avait reçus d'eux par donation.
La valeur de la portion des biens soumise au droit de retour s'impute en priorité sur les droits successoraux
des père et mère.
Lorsque le droit de retour ne peut s'exercer en nature, il s'exécute en valeur, dans la limite de l'actif
successoral.
Article 739
A défaut d'héritier des deux premiers ordres, la succession est dévolue aux ascendants autres que les père et
mère.
Article 740
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A défaut d'héritier des trois premiers ordres, la succession est dévolue aux parents collatéraux du défunt
autres que les frères et soeurs et les descendants de ces derniers.
Paragraphe 2 : Des degrés.
Article 741
La proximité de parenté s'établit par le nombre de générations ; chaque génération s'appelle un degré.
Article 742
La suite des degrés forme la ligne ; on appelle ligne directe la suite des degrés entre personnes qui
descendent l'une de l'autre ; ligne collatérale, la suite des degrés entre personnes qui ne descendent pas les
unes des autres, mais qui descendent d'un auteur commun.
On distingue la ligne directe descendante et la ligne directe ascendante.
Article 743
En ligne directe, on compte autant de degrés qu'il y a de générations entre les personnes : ainsi, l'enfant est, à
l'égard du père et de la mère, au premier degré, le petit-fils ou la petite-fille au second ; et réciproquement du
père et de la mère à l'égard de l'enfant et des aïeuls à l'égard du petit-fils ou de la petite-fille ; ainsi de suite.
En ligne collatérale, les degrés se comptent par génération, depuis l'un des parents jusques et non compris
l'auteur commun, et depuis celui-ci jusqu'à l'autre parent.
Ainsi, les frères et sœurs sont au deuxième degré ; l'oncle ou la tante et le neveu ou la nièce sont au troisième
degré ; les cousins germains et cousines germaines au quatrième ; ainsi de suite.
Article 744
Dans chaque ordre, l'héritier le plus proche exclut l'héritier plus éloigné en degré.
A égalité de degré, les héritiers succèdent par égale portion et par tête.
Le tout sauf ce qui sera dit ci-après de la division par branches et de la représentation.
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Article 745
Les parents collatéraux relevant de l'ordre d'héritiers mentionné au 4° de l'article 734 ne succèdent pas au-
delà du sixième degré.
Paragraphe 3 : De la division par branches, paternelle et maternelle.
Article 746
La parenté se divise en deux branches, selon qu'elle procède du père ou de la mère.
Article 747
Lorsque la succession est dévolue à des ascendants, elle se divise par moitié entre ceux de la branche
paternelle et ceux de la branche maternelle.
Article 748
Dans chaque branche succède, à l'exclusion de tout autre, l'ascendant qui se trouve au degré le plus proche.
Les ascendants au même degré succèdent par tête.
A défaut d'ascendant dans une branche, les ascendants de l'autre branche recueillent toute la succession.
Article 749
Lorsque la succession est dévolue à des collatéraux autres que les frères et soeurs ou leurs descendants, elle
se divise par moitié entre ceux de la branche paternelle et ceux de la branche maternelle.
Article 750
Dans chaque branche succède, à l'exclusion de tout autre, le collatéral qui se trouve au degré le plus proche.
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Les collatéraux au même degré succèdent par tête.
A défaut de collatéral dans une branche, les collatéraux de l'autre branche recueillent toute la succession.
Paragraphe 4 : De la représentation.
Article 751
La représentation est une fiction juridique qui a pour effet d'appeler à la succession les représentants aux
droits du représenté.
Article 752
La représentation a lieu à l'infini dans la ligne directe descendante.
Elle est admise dans tous les cas, soit que les enfants du défunt concourent avec les descendants d'un enfant
prédécédé, soit que tous les enfants du défunt étant morts avant lui, les descendants desdits enfants se
trouvent entre eux en degrés égaux ou inégaux.
Article 752-1
La représentation n'a pas lieu en faveur des ascendants ; le plus proche, dans chacune des deux lignes, exclut
toujours le plus éloigné.
Article 752-2
En ligne collatérale, la représentation est admise en faveur des enfants et descendants de frères ou soeurs du
défunt, soit qu'ils viennent à sa succession concurremment avec des oncles ou tantes, soit que tous les frères
et soeurs du défunt étant prédécédés, la succession se trouve dévolue à leurs descendants en degrés égaux ou
inégaux.
Article 753
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Dans tous les cas où la représentation est admise, le partage s'opère par souche, comme si le représenté
venait à la succession ; s'il y a lieu, il s'opère par subdivision de souche. A l'intérieur d'une souche ou d'une
subdivision de souche, le partage se fait par tête.
Article 754
On représente les prédécédés, on ne représente les renonçants que dans les successions dévolues en ligne
directe ou collatérale.
Les enfants du renonçant conçus avant l'ouverture de la succession dont le renonçant a été exclu rapportent
à la succession de ce dernier les biens dont ils ont hérité en son lieu et place, s'ils viennent en concours avec
d'autres enfants conçus après l'ouverture de la succession. Le rapport se fait selon les dispositions énoncées à
la section 2 du chapitre VIII du présent titre.
Sauf volonté contraire du disposant, en cas de représentation d'un renonçant, les donations faites à ce dernier
s'imputent, le cas échéant, sur la part de réserve qui aurait dû lui revenir s'il n'avait pas renoncé.
On peut représenter celui à la succession duquel on a renoncé.
Article 755
La représentation est admise en faveur des enfants et descendants de l'indigne, encore que celui-ci soit vivant
à l'ouverture de la succession.
Les dispositions prévues au deuxième alinéa de l'article 754 sont applicables aux enfants de l'indigne de son
vivant.
Section 2 : Des droits du conjoint successible.
Paragraphe 1 : De la nature des droits, de leur montant et de leur
exercice
Article 756
Le conjoint successible est appelé à la succession, soit seul, soit en concours avec les parents du défunt.
Article 757
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Si l'époux prédécédé laisse des enfants ou descendants, le conjoint survivant recueille, à son choix, l'usufruit
de la totalité des biens existants ou la propriété du quart des biens lorsque tous les enfants sont issus des deux
époux et la propriété du quart en présence d'un ou plusieurs enfants qui ne sont pas issus des deux époux.
Article 757-1
Si, à défaut d'enfants ou de descendants, le défunt laisse ses père et mère, le conjoint survivant recueille la
moitié des biens. L'autre moitié est dévolue pour un quart au père et pour un quart à la mère.
Quand le père ou la mère est prédécédé, la part qui lui serait revenue échoit au conjoint survivant.
Article 757-2
En l'absence d'enfants ou de descendants du défunt et de ses père et mère, le conjoint survivant recueille
toute la succession.
Article 757-3
Par dérogation à l'article 757-2, en cas de prédécès des père et mère, les biens que le défunt avait reçus de
ses ascendants par succession ou donation et qui se retrouvent en nature dans la succession sont, en l'absence
de descendants, dévolus pour moitié aux frères et soeurs du défunt ou à leurs descendants, eux-mêmes
descendants du ou des parents prédécédés à l'origine de la transmission.
Article 758
Lorsque le conjoint survivant recueille la totalité ou les trois quarts des biens, les ascendants du défunt,
autres que les père et mère, qui sont dans le besoin bénéficient d'une créance d'aliments contre la succession
du prédécédé.
Le délai pour la réclamer est d'un an à partir du décès ou du moment à partir duquel les héritiers cessent
d'acquitter les prestations qu'ils fournissaient auparavant aux ascendants. Le délai se prolonge, en cas
d'indivision, jusqu'à l'achèvement du partage.
La pension est prélevée sur la succession. Elle est supportée par tous les héritiers et, en cas d'insuffisance,
par tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument.
Toutefois, si le défunt a expressément déclaré que tel legs sera acquitté de préférence aux autres, il sera fait
application de l'article 927.
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Article 758-1
Lorsque le conjoint a le choix de la propriété ou de l'usufruit, ses droits sont incessibles tant qu'il n'a pas
exercé son option.
Article 758-2
L'option du conjoint entre l'usufruit et la propriété se prouve par tout moyen.
Article 758-3
Tout héritier peut inviter par écrit le conjoint à exercer son option. Faute d'avoir pris parti par écrit dans les
trois mois, le conjoint est réputé avoir opté pour l'usufruit.
Article 758-4
Le conjoint est réputé avoir opté pour l'usufruit s'il décède sans avoir pris parti.
Article 758-5
Le calcul du droit en toute propriété du conjoint prévu aux articles 757 et 757-1 sera opéré sur une masse
faite de tous les biens existant au décès de son époux auxquels seront réunis fictivement ceux dont il aurait
disposé, soit par acte entre vifs, soit par acte testamentaire, au profit de successibles, sans dispense de
rapport.
Le conjoint ne pourra exercer son droit que sur les biens dont le prédécédé n'aura disposé ni par acte entre
vifs, ni par acte testamentaire, et sans préjudicier aux droits de réserve ni aux droits de retour.
Article 758-6
Les libéralités reçues du défunt par le conjoint survivant s'imputent sur les droits de celui-ci dans la
succession. Lorsque les libéralités ainsi reçues sont inférieures aux droits définis aux articles 757 et 757-1, le
conjoint survivant peut en réclamer le complément, sans jamais recevoir une portion des biens supérieure à la
quotité définie à l'article 1094-1.
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Paragraphe 2 : De la conversion de l'usufruit
Article 759
Tout usufruit appartenant au conjoint sur les biens du prédécédé, qu'il résulte de la loi, d'un testament ou
d'une donation de biens à venir, donne ouverture à une faculté de conversion en rente viagère, à la demande
de l'un des héritiers nus-propriétaires ou du conjoint successible lui-même.
Article 759-1
La faculté de conversion n'est pas susceptible de renonciation. Les cohéritiers ne peuvent en être privés par la
volonté du prédécédé.
Article 760
A défaut d'accord entre les parties, la demande de conversion est soumise au juge. Elle peut être introduite
jusqu'au partage définitif.
S'il fait droit à la demande de conversion, le juge détermine le montant de la rente, les sûretés que devront
fournir les cohéritiers débiteurs, ainsi que le type d'indexation propre à maintenir l'équivalence initiale de la
rente à l'usufruit.
Toutefois, le juge ne peut ordonner contre la volonté du conjoint la conversion de l'usufruit portant sur le
logement qu'il occupe à titre de résidence principale, ainsi que sur le mobilier le garnissant.
Article 761
Par accord entre les héritiers et le conjoint, il peut être procédé à la conversion de l'usufruit du conjoint en un
capital.
Article 762
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La conversion de l'usufruit est comprise dans les opérations de partage. Elle ne produit pas d'effet rétroactif,
sauf stipulation contraire des parties.
Paragraphe 3 : Du droit au logement temporaire et du droit viager au
logement
Article 763
Si, à l'époque du décès, le conjoint successible occupe effectivement, à titre d'habitation principale, un
logement appartenant aux époux ou dépendant totalement de la succession, il a de plein droit, pendant une
année, la jouissance gratuite de ce logement, ainsi que du mobilier, compris dans la succession, qui le garnit.
Si son habitation était assurée au moyen d'un bail à loyer ou d'un logement appartenant pour partie indivise
au défunt, les loyers ou l'indemnité d'occupation lui en seront remboursés par la succession pendant l'année,
au fur et à mesure de leur acquittement.
Les droits prévus au présent article sont réputés effets directs du mariage et non droits successoraux.
Le présent article est d'ordre public.
Article 764
Sauf volonté contraire du défunt exprimée dans les conditions de l'article 971, le conjoint successible qui
occupait effectivement, à l'époque du décès, à titre d'habitation principale, un logement appartenant aux
époux ou dépendant totalement de la succession, a sur ce logement, jusqu'à son décès, un droit d'habitation et
un droit d'usage sur le mobilier, compris dans la succession, le garnissant.
La privation de ces droits d'habitation et d'usage exprimée par le défunt dans les conditions mentionnées au
premier alinéa est sans incidence sur les droits d'usufruit que le conjoint recueille en vertu de la loi ou d'une
libéralité, qui continuent à obéir à leurs règles propres.
Ces droits d'habitation et d'usage s'exercent dans les conditions prévues aux articles 627, 631, 634 et 635.
Le conjoint, les autres héritiers ou l'un d'eux peuvent exiger qu'il soit dressé un inventaire des meubles et un
état de l'immeuble soumis aux droits d'usage et d'habitation.
Par dérogation aux articles 631 et 634, lorsque la situation du conjoint fait que le logement grevé du droit
d'habitation n'est plus adapté à ses besoins, le conjoint ou son représentant peut le louer à usage autre que
commercial ou agricole afin de dégager les ressources nécessaires à de nouvelles conditions d'hébergement.
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Article 765
La valeur des droits d'habitation et d'usage s'impute sur la valeur des droits successoraux recueillis par le
conjoint.
Si la valeur des droits d'habitation et d'usage est inférieure à celle de ses droits successoraux, le conjoint peut
prendre le complément sur les biens existants.
Si la valeur des droits d'habitation et d'usage est supérieure à celle de ses droits successoraux, le conjoint
n'est pas tenu de récompenser la succession à raison de l'excédent.
Article 765-1
Le conjoint dispose d'un an à partir du décès pour manifester sa volonté de bénéficier de ces droits
d'habitation et d'usage.
Article 765-2
Lorsque le logement faisait l'objet d'un bail à loyer, le conjoint successible qui, à l'époque du décès, occupait
effectivement les lieux à titre d'habitation principale bénéficie du droit d'usage sur le mobilier, compris dans
la succession, le garnissant.
Article 766
Le conjoint successible et les héritiers peuvent, par convention, convertir les droits d'habitation et d'usage en
une rente viagère ou en capital.
S'il est parmi les successibles parties à la convention un mineur ou un majeur protégé, la convention doit être
autorisée par le juge des tutelles.
Paragraphe 4 : Du droit à pension
Article 767
La succession de l'époux prédécédé doit une pension au conjoint successible qui est dans le besoin. Le délai
pour la réclamer est d'un an à partir du décès ou du moment où les héritiers cessent d'acquitter les prestations
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qu'ils fournissaient auparavant au conjoint. Le délai se prolonge, en cas d'indivision, jusqu'à l'achèvement du
partage.
La pension alimentaire est prélevée sur la succession. Elle est supportée par tous les héritiers et, en cas
d'insuffisance, par tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument.
Toutefois, si le défunt a expressément déclaré que tel legs sera acquitté de préférence aux autres, il sera fait
application de l'article 927.
Chapitre IV : De l'option de l'héritier
Section 1 : Dispositions générales.
Article 768
L'héritier peut accepter la succession purement et simplement ou y renoncer. Il peut également accepter la
succession à concurrence de l'actif net lorsqu'il a une vocation universelle ou à titre universel.
Est nulle l'option conditionnelle ou à terme.
Article 769
L'option est indivisible.
Toutefois, celui qui cumule plus d'une vocation successorale à la même succession a, pour chacune d'elles,
un droit d'option distinct.
Article 770
L'option ne peut être exercée avant l'ouverture de la succession, même par contrat de mariage.
Article 771
L'héritier ne peut être contraint à opter avant l'expiration d'un délai de quatre mois à compter de l'ouverture
de la succession.
A l'expiration de ce délai, il peut être sommé, par acte extrajudiciaire, de prendre parti à l'initiative d'un
créancier de la succession, d'un cohéritier, d'un héritier de rang subséquent ou de l'Etat.
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Article 772
Dans les deux mois qui suivent la sommation, l'héritier doit prendre parti ou solliciter un délai
supplémentaire auprès du juge lorsqu'il n'a pas été en mesure de clôturer l'inventaire commencé ou lorsqu'il
justifie d'autres motifs sérieux et légitimes. Ce délai est suspendu à compter de la demande de prorogation
jusqu'à la décision du juge saisi.
A défaut d'avoir pris parti à l'expiration du délai de deux mois ou du délai supplémentaire accordé, l'héritier
est réputé acceptant pur et simple.
Article 773
A défaut de sommation, l'héritier conserve la faculté d'opter, s'il n'a pas fait par ailleurs acte d'héritier et s'il
n'est pas tenu pour héritier acceptant pur et simple en application des articles 778, 790 ou 800.
Article 774
Les dispositions des articles 771, 772 et 773 s'appliquent à l'héritier de rang subséquent appelé à succéder
lorsque l'héritier de premier rang renonce à la succession ou est indigne de succéder. Le délai de quatre mois
prévu à l'article 771 court à compter du jour où l'héritier subséquent a eu connaissance de la renonciation ou
de l'indignité.
Article 775
Les dispositions visées à l'article 774 s'appliquent également aux héritiers de celui qui décède sans avoir
opté. Le délai de quatre mois court à compter de l'ouverture de la succession de ce dernier.
Les héritiers de celui qui décède sans avoir opté exercent l'option séparément, chacun pour sa part.
Article 776
L'option exercée a un effet rétroactif au jour de l'ouverture de la succession.
Article 777
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L'erreur, le dol ou la violence est une cause de nullité de l'option exercée par l'héritier.
L'action en nullité se prescrit par cinq ans à compter du jour où l'erreur ou le dol a été découvert ou du jour
où la violence a cessé.
Article 778
Sans préjudice de dommages et intérêts, l'héritier qui a recelé des biens ou des droits d'une succession ou
dissimulé l'existence d'un cohéritier est réputé accepter purement et simplement la succession, nonobstant
toute renonciation ou acceptation à concurrence de l'actif net, sans pouvoir prétendre à aucune part dans les
biens ou les droits détournés ou recelés. Les droits revenant à l'héritier dissimulé et qui ont ou auraient pu
augmenter ceux de l'auteur de la dissimulation sont réputés avoir été recelés par ce dernier.
Lorsque le recel a porté sur une donation rapportable ou réductible, l'héritier doit le rapport ou la réduction
de cette donation sans pouvoir y prétendre à aucune part.
L'héritier receleur est tenu de rendre tous les fruits et revenus produits par les biens recelés dont il a eu la
jouissance depuis l'ouverture de la succession.
Article 779
Les créanciers personnels de celui qui s'abstient d'accepter une succession ou qui renonce à une succession
au préjudice de leurs droits peuvent être autorisés en justice à accepter la succession du chef de leur débiteur,
en son lieu et place.
L'acceptation n'a lieu qu'en faveur de ces créanciers et jusqu'à concurrence de leurs créances. Elle ne produit
pas d'autre effet à l'égard de l'héritier.
Article 780
La faculté d'option se prescrit par dix ans à compter de l'ouverture de la succession.
L'héritier qui n'a pas pris parti dans ce délai est réputé renonçant.
La prescription ne court contre l'héritier qui a laissé le conjoint survivant en jouissance des biens héréditaires
qu'à compter de l'ouverture de la succession de ce dernier.
La prescription ne court contre l'héritier subséquent d'un héritier dont l'acceptation est annulée qu'à compter
de la décision définitive constatant cette nullité.
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La prescription ne court pas tant que le successible a des motifs légitimes d'ignorer la naissance de son droit,
notamment l'ouverture de la succession.
Article 781
Lorsque le délai de prescription mentionné à l'article 780 est expiré, celui qui se prévaut de sa qualité
d'héritier doit justifier que lui-même ou celui ou ceux dont il tient cette qualité ont accepté cette succession
avant l'expiration de ce délai.
Section 2 : De l'acceptation pure et simple de la succession.
Article 782
L'acceptation pure et simple peut être expresse ou tacite. Elle est expresse quand le successible prend le
titre ou la qualité d'héritier acceptant dans un acte authentique ou sous seing privé. Elle est tacite quand le
successible saisi fait un acte qui suppose nécessairement son intention d'accepter et qu'il n'aurait droit de
faire qu'en qualité d'héritier acceptant.
Article 783
Toute cession, à titre gratuit ou onéreux, faite par un héritier de tout ou partie de ses droits dans la succession
emporte acceptation pure et simple.
Il en est de même :
1° De la renonciation, même gratuite, que fait un héritier au profit d'un ou de plusieurs de ses cohéritiers ou
héritiers de rang subséquent ;
2° De la renonciation qu'il fait, même au profit de tous ses cohéritiers ou héritiers de rang subséquent
indistinctement, à titre onéreux.
Article 784
Les actes purement conservatoires ou de surveillance et les actes d'administration provisoire peuvent être
accomplis sans emporter acceptation de la succession, si le successible n'y a pas pris le titre ou la qualité
d'héritier.
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Tout autre acte que requiert l'intérêt de la succession et que le successible veut accomplir sans prendre le titre
ou la qualité d'héritier doit être autorisé par le juge.
Sont réputés purement conservatoires :
1° Le paiement des frais funéraires et de dernière maladie, des impôts dus par le défunt, des loyers et autres
dettes successorales dont le règlement est urgent ;
2° Le recouvrement des fruits et revenus des biens successoraux ou la vente des biens périssables, à charge
de justifier que les fonds ont été employés à éteindre les dettes visées au 1° ou ont été déposés chez un
notaire ou consignés ;
3° L'acte destiné à éviter l'aggravation du passif successoral ;
4° Les actes liés à la rupture du contrat de travail du salarié du particulier employeur décédé, le paiement des
salaires et indemnités dus au salarié ainsi que la remise des documents de fin de contrat.
Sont réputés être des actes d'administration provisoire les opérations courantes nécessaires à la continuation à
court terme de l'activité de l'entreprise dépendant de la succession.
Sont également réputés pouvoir être accomplis sans emporter acceptation tacite de la succession le
renouvellement, en tant que bailleur ou preneur à bail, des baux qui, à défaut, donneraient lieu au paiement
d'une indemnité, ainsi que la mise en oeuvre de décisions d'administration ou de disposition engagées par le
défunt et nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise.
Article 785
L'héritier universel ou à titre universel qui accepte purement et simplement la succession répond
indéfiniment des dettes et charges qui en dépendent.
Il n'est tenu des legs de sommes d'argent qu'à concurrence de l'actif successoral net des dettes.
Article 786
L'héritier acceptant purement et simplement ne peut plus renoncer à la succession ni l'accepter à concurrence
de l'actif net.
Toutefois, il peut demander à être déchargé en tout ou partie de son obligation à une dette successorale qu'il
avait des motifs légitimes d'ignorer au moment de l'acceptation, lorsque l'acquittement de cette dette aurait
pour effet d'obérer gravement son patrimoine personnel.
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L'héritier doit introduire l'action dans les cinq mois du jour où il a eu connaissance de l'existence et de
l'importance de la dette.
Section 3 : De l'acceptation de la succession à concurrence de l'actif
net.
Paragraphe 1 : Des modalités de l'acceptation de la succession à
concurrence de l'actif net.
Article 787
Un héritier peut déclarer qu'il n'entend prendre cette qualité qu'à concurrence de l'actif net.
Article 788
La déclaration doit être faite au greffe du tribunal judiciaire dans le ressort duquel la succession est ouverte
ou devant notaire. Elle comporte élection d'un domicile unique, qui peut être le domicile de l'un des
acceptants à concurrence de l'actif net, ou celui de la personne chargée du règlement de la succession. Le
domicile doit être situé en France.
La déclaration est enregistrée et fait l'objet d'une publicité nationale, qui peut être faite par voie électronique.
Article 789
La déclaration est accompagnée ou suivie de l'inventaire de la succession qui comporte une estimation,
article par article, des éléments de l'actif et du passif.
L'inventaire est établi par un commissaire-priseur judiciaire, un huissier ou un notaire, selon les lois et
règlements applicables à ces professions.
Article 790
L'inventaire est déposé au tribunal dans le délai de deux mois à compter de la déclaration.
L'héritier peut solliciter du juge un délai supplémentaire s'il justifie de motifs sérieux et légitimes qui
retardent le dépôt de l'inventaire. En ce cas, le délai de deux mois est suspendu à compter de la demande de
prorogation.
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Le dépôt de l'inventaire est soumis à la même publicité que la déclaration.
Faute d'avoir déposé l'inventaire dans le délai prévu, l'héritier est réputé acceptant pur et simple.
Les créanciers successoraux et légataires de sommes d'argent peuvent, sur justification de leur titre, consulter
l'inventaire et en obtenir copie. Ils peuvent demander à être avisés de toute nouvelle publicité.
Paragraphe 2 : Des effets de l'acceptation de la succession à
concurrence de l'actif net.
Article 791
L'acceptation à concurrence de l'actif net donne à l'héritier l'avantage :
1° D'éviter la confusion de ses biens personnels avec ceux de la succession ;
2° De conserver contre celle-ci tous les droits qu'il avait antérieurement sur les biens du défunt ;
3° De n'être tenu au paiement des dettes de la succession que jusqu'à concurrence de la valeur des biens qu'il
a recueillis.
Article 792
Les créanciers de la succession déclarent leurs créances en notifiant leur titre au domicile élu de la
succession. Ils sont payés dans les conditions prévues à l'article 796. Les créances dont le montant n'est pas
encore définitivement fixé sont déclarées à titre provisionnel sur la base d'une évaluation.
Faute de déclaration dans un délai de quinze mois à compter de la publicité prévue à l'article 788, les
créances non assorties de sûretés sur les biens de la succession sont éteintes à l'égard de celle-ci. Cette
disposition bénéficie également aux cautions et coobligés, ainsi qu'aux personnes ayant consenti une garantie
autonome portant sur la créance ainsi éteinte.
Article 792-1
A compter de sa publication et pendant le délai prévu à l'article 792, la déclaration arrête ou interdit toute
voie d'exécution et toute nouvelle inscription de sûreté de la part des créanciers de la succession, portant tant
sur les meubles que sur les immeubles.
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Toutefois, pour l'application des dispositions de la présente section et sous réserve de la signification prévue
à l'article 877, les créanciers saisissants sont considérés comme titulaires de sûretés sur les biens et droits
antérieurement saisis.
Article 792-2
Lorsque la succession a été acceptée par un ou plusieurs héritiers purement et simplement et par un ou
plusieurs autres à concurrence de l'actif net, les règles applicables à cette dernière option s'imposent à tous
les héritiers jusqu'au jour du partage.
Les créanciers d'une succession acceptée par un ou plusieurs héritiers purement et simplement et par d'autres
à concurrence de l'actif net peuvent provoquer le partage dès lors qu'ils justifient de difficultés dans le
recouvrement de la part de leur créance incombant aux héritiers acceptants à concurrence de l'actif net.
Article 793
Dans le délai prévu à l'article 792, l'héritier peut déclarer qu'il conserve en nature un ou plusieurs biens de la
succession. En ce cas, il doit la valeur du bien fixée dans l'inventaire.
Il peut vendre les biens qu'il n'entend pas conserver. En ce cas, il doit le prix de leur aliénation.
Article 794
La déclaration de l'aliénation ou de la conservation d'un ou de plusieurs biens est faite dans les quinze jours
au tribunal qui en assure la publicité.
Sans préjudice des droits réservés aux créanciers munis de sûretés, tout créancier successoral peut contester
devant le juge, dans un délai de trois mois après la publicité mentionnée au premier alinéa, la valeur du bien
conservé ou, lorsque la vente a été faite à l'amiable, le prix de l'aliénation en prouvant que la valeur du bien
est supérieure.
Lorsque la demande du créancier est accueillie, l'héritier est tenu du complément sur ses biens personnels,
sauf à restituer à la succession le bien conservé et sans préjudice de l'action prévue à l'article 1341-2.
Article 795
La déclaration de conserver un bien n'est pas opposable aux créanciers tant qu'elle n'a pas été publiée.
Le défaut de déclaration de l'aliénation d'un bien dans le délai prévu à l'article 794 engage l'héritier sur ses
biens personnels à hauteur du prix de l'aliénation.
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Article 796
L'héritier règle le passif de la succession.
Il paye les créanciers inscrits selon le rang de la sûreté assortissant leur créance.
Les autres créanciers qui ont déclaré leur créance sont désintéressés dans l'ordre des déclarations.
Les legs de sommes d'argent sont délivrés après paiement des créanciers.
Article 797
L'héritier doit payer les créanciers dans les deux mois suivant soit la déclaration de conserver le bien, soit le
jour où le produit de l'aliénation est disponible.
Lorsqu'il ne peut s'en dessaisir au profit des créanciers dans ce délai, notamment en raison d'une contestation
portant sur l'ordre ou la nature des créances, il consigne les sommes disponibles tant que la contestation
subsiste.
Article 798
Sans préjudice des droits des créanciers munis de sûretés, les créanciers de la succession et les légataires de
sommes d'argent ne peuvent poursuivre le recouvrement que sur les biens recueillis de la succession qui n'ont
été ni conservés ni aliénés dans les conditions prévues à l'article 793.
Les créanciers personnels de l'héritier ne peuvent poursuivre le recouvrement de leurs créances sur ces biens
qu'à l'issue du délai prévu à l'article 792 et après le désintéressement intégral des créanciers successoraux et
des légataires.
Article 799
Les créanciers successoraux qui, dans le délai prévu à l'article 792, déclarent leurs créances après
l'épuisement de l'actif n'ont de recours que contre les légataires qui ont été remplis de leurs droits.
Article 800
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L'héritier est chargé d'administrer les biens qu'il recueille dans la succession. Il tient le compte de son
administration, des créances qu'il paye et des actes qui engagent les biens recueillis ou qui affectent leur
valeur.
Il répond des fautes graves dans cette administration.
Il doit présenter le compte à tout créancier successoral qui en fait la demande et répondre dans un délai de
deux mois à la sommation, signifiée par acte extrajudiciaire, de lui révéler où se trouvent les biens et droits
recueillis dans la succession qu'il n'a pas aliénés ou conservés dans les conditions prévues à l'article 794. A
défaut, il peut être contraint sur ses biens personnels.
L'héritier qui a omis, sciemment et de mauvaise foi, de comprendre dans l'inventaire des éléments actifs ou
passifs de la succession ou qui n'a pas affecté au paiement des créanciers de la succession la valeur des biens
conservés ou le prix des biens aliénés est déchu de l'acceptation à concurrence de l'actif net. Il est réputé
acceptant pur et simple à compter de l'ouverture de la succession.
Article 801
Tant que la prescription du droit d'accepter n'est pas acquise contre lui, l'héritier peut révoquer son
acceptation à concurrence de l'actif net en acceptant purement et simplement. Cette acceptation rétroagit au
jour de l'ouverture de la succession.
L'acceptation à concurrence de l'actif net empêche toute renonciation à la succession.
Article 802
Malgré la déchéance ou la révocation de l'acceptation à concurrence de l'actif net, les créanciers
successoraux et les légataires de sommes d'argent conservent l'exclusivité des poursuites sur les biens
mentionnés au premier alinéa de l'article 798.
Article 803
Les frais de scellés, d'inventaire et de compte sont à la charge de la succession. Ils sont payés en frais
privilégiés de partage.
Section 4 : De la renonciation à la succession.
Article 804
La renonciation à une succession ne se présume pas.
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Pour être opposable aux tiers, la renonciation opérée par l'héritier universel ou à titre universel doit être
adressée ou déposée au tribunal dans le ressort duquel la succession s'est ouverte ou faite devant notaire.
Dans le mois suivant la renonciation, le notaire qui l'a reçue en adresse copie au tribunal dans le ressort
duquel la succession s'est ouverte.
Article 805
L'héritier qui renonce est censé n'avoir jamais été héritier.
Sous réserve des dispositions de l'article 845, la part du renonçant échoit à ses représentants ; à défaut, elle
accroît à ses cohéritiers ; s'il est seul, elle est dévolue au degré subséquent.
Article 806
Le renonçant n'est pas tenu au paiement des dettes et charges de la succession. Toutefois, il est tenu à
proportion de ses moyens au paiement des frais funéraires de l'ascendant ou du descendant à la succession
duquel il renonce.
Article 807
Tant que la prescription du droit d'accepter n'est pas acquise contre lui, l'héritier peut révoquer sa
renonciation en acceptant la succession purement et simplement, si elle n'a pas été déjà acceptée par un autre
héritier ou si l'Etat n'a pas déjà été envoyé en possession.
Cette acceptation rétroagit au jour de l'ouverture de la succession, sans toutefois remettre en cause les droits
qui peuvent être acquis à des tiers sur les biens de la succession par prescription ou par actes valablement
faits avec le curateur à la succession vacante.
Article 808
Les frais légitimement engagés par l'héritier avant sa renonciation sont à la charge de la succession.
Chapitre V : Des successions vacantes et des successions en déshérence
Section 1 : Des successions vacantes.
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Paragraphe 1 : De l'ouverture de la vacance.
Article 809
La succession est vacante :
1° Lorsqu'il ne se présente personne pour réclamer la succession et qu'il n'y a pas d'héritier connu ;
2° Lorsque tous les héritiers connus ont renoncé à la succession ;
3° Lorsque, après l'expiration d'un délai de six mois depuis l'ouverture de la succession, les héritiers connus
n'ont pas opté, de manière tacite ou expresse.
Article 809-1
Le juge, saisi sur requête de tout créancier, de toute personne qui assurait, pour le compte de la personne
décédée, l'administration de tout ou partie de son patrimoine, d'un notaire, de toute autre personne intéressée
ou du ministère public, confie la curatelle de la succession vacante, dont le régime est défini à la présente
section, à l'autorité administrative chargée du domaine.
L'ordonnance de curatelle fait l'objet d'une publicité.
Article 809-2
Dès sa désignation, le curateur fait dresser un inventaire estimatif, article par article, de l'actif et du passif
de la succession par un commissaire-priseur judiciaire, un huissier ou un notaire, selon les lois et règlements
applicables à ces professions, ou par un fonctionnaire assermenté appartenant à l'administration chargée du
domaine.
L'avis au tribunal, par le curateur, de l'établissement de l'inventaire est soumis à la même publicité que la
décision de curatelle.
Les créanciers et légataires de sommes d'argent peuvent, sur justification de leur titre, consulter l'inventaire
et en obtenir copie. Ils peuvent demander à être avisés de toute nouvelle publicité.
Article 809-3
La déclaration des créances est faite au curateur.
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Paragraphe 2 : Des pouvoirs du curateur.
Article 810
Dès sa désignation, le curateur prend possession des valeurs et autres biens détenus par des tiers et poursuit
le recouvrement des sommes dues à la succession.
Il peut poursuivre l'exploitation de l'entreprise individuelle dépendant de la succession, qu'elle soit
commerciale, industrielle, agricole ou artisanale.
Après prélèvement des frais d'administration, de gestion et de vente, il consigne les sommes composant
l'actif de la succession ainsi que les revenus des biens et les produits de leur réalisation. En cas de
poursuite de l'activité de l'entreprise, seules les recettes qui excèdent le fonds de roulement nécessaire au
fonctionnement de celle-ci sont consignées.
Les sommes provenant à un titre quelconque d'une succession vacante ne peuvent, en aucun cas, être
consignées autrement que par l'intermédiaire du curateur.
Article 810-1
Pendant les six mois qui suivent l'ouverture de la succession, le curateur ne peut procéder qu'aux actes
purement conservatoires ou de surveillance, aux actes d'administration provisoire et à la vente des biens
périssables.
Article 810-2
A l'issue du délai mentionné à l'article 810-1, le curateur exerce l'ensemble des actes conservatoires et
d'administration.
Il procède ou fait procéder à la vente des biens jusqu'à l'apurement du passif.
Il ne peut céder les immeubles que si le produit prévisible de la vente des meubles apparaît insuffisant. Il
procède ou fait procéder à la vente des biens dont la conservation est difficile ou onéreuse, alors même que
leur réalisation n'est pas nécessaire à l'acquittement du passif.
Article 810-3
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La vente a lieu soit par commissaire-priseur judiciaire, huissier ou notaire selon les lois et règlements
applicables à ces professions, soit par le tribunal, soit dans les formes prévues par le code général de la
propriété des personnes publiques pour l'aliénation, à titre onéreux, du domaine immobilier ou du domaine
mobilier appartenant à l'Etat.
Elle donne lieu à publicité.
Lorsqu'il est envisagé une vente amiable, tout créancier peut exiger que la vente soit faite par adjudication.
Si la vente par adjudication a lieu pour un prix inférieur au prix convenu dans le projet de vente amiable, le
créancier qui a demandé l'adjudication est tenu, à l'égard des autres créanciers, de la perte qu'ils ont subie.
Article 810-4
Le curateur est seul habilité à payer les créanciers de la succession. Il n'est tenu d'acquitter les dettes de la
succession que jusqu'à concurrence de l'actif.
Il ne peut payer, sans attendre le projet de règlement du passif, que les frais nécessaires à la conservation du
patrimoine, les frais funéraires et de dernière maladie, les impôts dus par le défunt, les loyers et autres dettes
successorales dont le règlement est urgent.
Article 810-5
Le curateur dresse un projet de règlement du passif.
Le projet prévoit le paiement des créances dans l'ordre prévu à l'article 796.
Le projet de règlement est publié. Les créanciers qui ne sont pas intégralement désintéressés peuvent, dans le
mois de la publicité, saisir le juge afin de contester le projet de règlement.
Article 810-6
Les pouvoirs du curateur s'exercent sous réserve des dispositions applicables à la succession d'une personne
faisant l'objet d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaires.
Paragraphe 3 : De la reddition des comptes et de la fin de la curatelle.
Article 810-7
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Le curateur rend compte au juge des opérations effectuées par lui. Le dépôt du compte fait l'objet de
publicité.
Le curateur présente le compte à tout créancier ou tout héritier qui en fait la demande.
Article 810-8
Après réception du compte, le juge autorise le curateur à procéder à la réalisation de l'actif subsistant.
Le projet de réalisation est notifié aux héritiers connus. S'ils sont encore dans le délai pour accepter, ils
peuvent s'y opposer dans les trois mois en réclamant la succession. La réalisation ne peut avoir lieu qu'à
l'expiration de ce délai, selon les formes prescrites au premier alinéa de l'article 810-3.
Article 810-9
Les créanciers qui déclarent leur créance postérieurement à la remise du compte ne peuvent prétendre qu'à
l'actif subsistant. En cas d'insuffisance de cet actif, ils n'ont de recours que contre les légataires qui ont été
remplis de leurs droits.
Ce recours se prescrit par deux ans à compter de la réalisation de la totalité de l'actif subsistant.
Article 810-10
Le produit net de la réalisation de l'actif subsistant est consigné. Les héritiers, s'il s'en présente dans le délai
pour réclamer la succession, sont admis à exercer leur droit sur ce produit.
Article 810-11
Les frais d'administration, de gestion et de vente donnent lieu au privilège du 1° des articles 2331 et 2377.
Article 810-12
La curatelle prend fin :
1° Par l'affectation intégrale de l'actif au paiement des dettes et des legs ;
2° Par la réalisation de la totalité de l'actif et la consignation du produit net ;
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3° Par la restitution de la succession aux héritiers dont les droits sont reconnus ;
4° Par l'envoi en possession de l'Etat.
Section 2 : Des successions en déshérence.
Article 811
Lorsque l'Etat prétend à la succession d'une personne qui décède sans héritier ou à une succession
abandonnée, il doit en demander l'envoi en possession au tribunal.
Article 811-1
Si l'inventaire prévu à l'article 809-2 n'a pas été établi, l'autorité administrative mentionnée à l'article 809-1 y
fait procéder dans les formes prévues par l'article 809-2.
Article 811-2
La déshérence de la succession prend fin en cas d'acceptation de la succession par un héritier.
Article 811-3
Lorsqu'il n'a pas accompli les formalités qui lui incombent, l'Etat peut être condamné à des dommages et
intérêts envers les héritiers, s'il s'en présente.
Chapitre VI : De l'administration de la succession par un mandataire.
Section 1 : Du mandat à effet posthume.
Paragraphe 1 : Des conditions du mandat à effet posthume.
Article 812
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