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Le roi cependant ne pouvait faire mettre à mort aucun d’eux, s’il n’avait en sa faveur plus de la moitié des voix
Pendant de nombreuses générations, les rois de l’Atlantide obéirent aux lois
Attentifs à la seule vertu, ils supportaient aisément le fardeau de la richesse et de la puissance
Mais quand la portion divine qui était en eux s’altéra par son alliage avec la partie mortelle, ils oublièrent les prescriptions de Poséidon et cédèrent à l’ambition et à l’orgueil
Pour les ramener à la modération et à la vertu, Zeus résolut de les châtier
À cet effet, il réunit les dieux et leur dit : Le manuscrit de Platon finit sur ces mots, et cette guerre fameuse que Critias devait raconter en détail et qui devait être l’essentiel de l’ouvrage, ne nous est connue que par ce qui en est dit dans le Timée, à savoir que les Athéniens, réduits à leurs seules forces, repoussèrent les rois de l’Atlantide, mais que leur armée périt avec eux dans le cataclysme qui engloutit l’île entière
Qu’est-ce qui empêcha Platon de terminer son ouvrage ? L’antiquité ne nous en a rien dit
Trouva-t-il la tâche au-dessus de ses forces ? Mourut-il avant de pouvoir la mener à bonne fin, ou se désintéressa-t-il de son sujet pour composer les Lois ? Son but avait été de justifier les utopies de la République, en montrant qu’elles s’étaient déjà réalisées neuf mille ans auparavant chez les Athéniens vainqueurs des Atlantes, et de prouver qu’une petite république bien policée et vertueuse est supérieure, même à la guerre, à un grand État despotique où l’orgueil et l’ambition ont aboli la justice
Il a rempli la première partie de cette tâche
S’il a renoncé à la seconde, c’est peut-être qu’il appréhendait de trouver peu de créance chez ses lecteurs, en exposant une guerre purement imaginaire, alors qu’il pouvait arriver au même but en racontant une guerre authentique, qui intéresserait bien autrement les Athéniens, puisqu’ils en étaient les héros, la guerre où leur patriotisme et leur courage avaient triomphé d’un immense empire, assimilable à celui de l’Atlantide, l’empire des rois de Perse
Et ce récit, il l’a fait avec une admirable éloquence dans le troisième livre des Lois, où il a exalté la victoire des Athéniens
Tel qu’il nous est parvenu, et tout incomplet qu’il est, le Critias n’en est pas moins un ouvrage très intéressant, sinon par la nouveauté des pensées et la hauteur des spéculations philosophiques, au moins par les descriptions originales et brillantes qui en sont l’essentiel
Platon a le don de rendre ses contes vraisemblables par la précision des détails empruntés à la réalité qu’il a observée autour de lui
C’est en se fondant sur les cataclysmes arrivés de son temps, tremblements de terre, fractures du sol, raz de marée, qu’il explique la transformation de l’acropole, autrefois unie au Pnyx et au Lycabette, maintenant séparée de ces deux collines et dénudée de sa terre végétale
C’est parce qu’il a vu les montagnes se déboiser peu à peu qu’il les suppose jadis couvertes de forêts et alimentant des sources abondantes
S’il attribue ces transformations à des cataclysmes brusques, au lieu d’y reconnaître l’action lente des forces naturelles ou la main de l’homme, c’est que les observations géologiques en sont encore à leur début et les sciences naturelles en enfance
Quant aux constructions colossales que les habitants de l’Atlantide avaient faites dans leur île, à ses canaux, à ses ports, à ses arsenaux, Platon s’est inspiré pour les dépeindre de ce qu’il avait appris de l’immense empire des Perses, des travaux exécutés en Sicile par Denys l’Ancien, ou dans les ports du Pirée et de Munychie par le fameux architecte Hippodamos de Milet
En ce qui concerne les sacrifices extraordinaires que font les dix rois de l’Atlantide, il se peut que l’imagination de Platon se soit donné libre carrière ; il se peut aussi qu’il en ait emprunté certains détails aux rites bizarres observés dans les diverses religions de la Grèce, de la Perse et de l’Égypte
En tout cas, il a réussi à tracer un tableau original et grandiose de toutes les merveilles réalisées par les Atlantes
Il voulait nous en donner une haute idée, il y a parfaitement réussi
Sur les personnages du Critias nous avons dit l’essentiel dans notre notice sur le Timée
Il nous reste à fixer la date de la composition
Le dialogue fait immédiatement suite au Timée et se tient le même jour
Il est vraisemblable qu’il fut composé immédiatement après le Timée
Ce n’est pas, il est vrai, l’avis de M
Taylor (Introduction au Critias, p
101)
Il note que le Timée a été révisé avant d’être publié et que le Critias ne l’a pas été, vu les difficultés syntaxiques qu’il présente
De cette constatation et de quelques divergences de détail, il conclut que le Critias a été composé quelques années après le Timée
Mais est-ce une raison, parce que Platon n’aurait pas révisé un ouvrage qu’il n’a pas achevé, pour en conclure que cet ouvrage a été composé plusieurs années après ? Quant aux légères divergences que M
Taylor a relevées entre le Timée et le Critias, elles peuvent aisément s’expliquer, précisément parce que le Critias n’a pas été révisé, sans qu’il soit besoin d’admettre un si long intervalle entre les deux ouvrages
Nous avons traduit le Critias sur le texte publié par M
Rivaud et nous avons fait notre profit de son introduction et de sa traduction, comme aussi de l’élégante traduction de M
Taylor, et de la traduction précise et nette de M
Bury
Critias ou Atlantique Personnages du dialogue Timée, Critias, Socrate, Hermocrate, Timée TIMÉE Que je suis content, Socrate, de me reposer comme après un long voyage, maintenant que j’ai fini d’une manière satisfaisante la traversée de mon sujet ! À présent, je prie le dieu auquel nos discours 1 viennent de donner la naissance, bien qu’il existe depuis longtemps , qu’il nous fasse la grâce de conserver parmi nos propos tous ceux qui sont vrais, et, si nous avons sans le vouloir émis quelque fausse note, de nous infliger la punition qui convient
Or la juste punition, c’est de remettre dans le ton celui qui en est sorti
Afin donc qu’à l’avenir nos discours sur la génération des dieux soient exacts, nous prions le dieu de nous accorder le plus parfait et le meilleur des correctifs, la science
Cette prière faite, je remets à Critias, comme il a été convenu, la suite du discours
CRITIAS Bien, Timée ; je l’accepte, mais j’en userai comme tu l’as fait toi- même en commençant : tu as demandé l’indulgence sous prétexte que tu allais traiter un grand sujet
Moi aussi, je sollicite l’indulgence, et je prétends même y avoir plus de droit que Timée, vu les questions que j’ai à traiter
J’ai bien conscience que je vais vous faire une demande fort présomptueuse et assez indiscrète ; il faut pourtant que je la fasse
Que ce que tu as dit n’ait pas été bien dit, quel homme de sens oserait le soutenir ? Mais que ce que j’ai à dire ait besoin d’une plus grande indulgence, en raison d’une plus grande difficulté, c’est ce qu’il faut essayer de montrer comme je pourrai
Et en effet, Timée, quand on parle des dieux à des hommes, il est plus facile de les satisfaire que quand on nous parle, à nous, des mortels
Car l’inexpérience et la complète ignorance des auditeurs sur des matières qui leur sont ainsi étrangères font la partie belle à qui veut en parler, et, au sujet des dieux, nous savons où nous en sommes
Mais, pour saisir plus clairement ma pensée, prenez garde à l’observation que voici
Ce que nous disons tous, tant que nous sommes, est forcément, n’est-ce pas, une imitation, une image
Considérons maintenant la fabrication des images que les peintres font des corps divins et humains, au point de vue de la facilité et de la difficulté qu’ils ont à les imiter de façon à contenter le spectateur, et nous nous rendrons compte que, si un peintre qui peint la terre, des montagnes, des rivières, des forêts et le ciel tout entier avec ce qu’il renferme et ce qui s’y meut, est capable d’en atteindre si peu que ce soit la ressemblance, nous sommes aussitôt satisfaits
En outre, comme nous n’avons des choses de ce genre aucune connaissance précise, nous n’en examinons pas, nous n’en discutons pas les représentations ; nous nous contentons d’esquisses vagues et trompeuses
Au contraire, quand un peintre entreprend de représenter nos corps, nous percevons vivement le défaut de son dessin, parce que nous avons l’habitude de nous voir tous les jours et nous devenons des juges sévères pour celui qui ne reproduit pas entièrement tous les traits de ressemblance
C’est ce qui arrive aussi nécessairement à l’égard des discours
Quand il s’agit des choses célestes et divines, il nous suffit qu’on en parle avec quelque vraisemblance ; mais pour les choses mortelles et humaines, nous les examinons avec rigueur
Si donc, dans ce que je vais dire à l’impromptu, je ne réussis pas à rendre parfaitement ce qui convient, vous devez me le pardonner ; car il faut songer que les choses mortelles ne sont pas aisées, mais difficiles à représenter selon l’attente des spectateurs
C’est justement pour vous rappeler cela et pour demander une indulgence, non pas inférieure, mais plus grande pour l’exposition que j’ai à faire, que j’ai dit tout cela, Socrate
Si donc il vous paraît que j’ai droit à cette faveur, accordez-la-moi de bonne grâce
SOCRATE Et pourquoi, Critias, hésiterions-nous à te l’accorder ? Accordons aussi la même grâce au troisième orateur, à Hermocrate
Car il est clair qu’un peu plus tard, quand il lui faudra prendre la parole, il fera la même demande que vous
Afin donc qu’il imagine un autre préambule et ne soit pas forcé d’employer le même, qu’il parle avec l’assurance que notre indulgence lui est acquise pour ce moment-là
Au reste, mon cher Critias, je t’avertis des dispositions de ton public
2 Le poète qui t’a précédé a obtenu auprès de lui un merveilleux succès
Aussi tu auras besoin d’une indulgence sans réserve pour pouvoir prendre sa succession
HERMOCRATE Cet avertissement-là, Socrate, s’adresse à moi aussi bien qu’à Critias
Après tout, jamais des lâches n’ont élevé de trophée, Critias
Il te faut donc aborder bravement ton sujet, et, après avoir invoqué Apollon et les Muses, nous faire connaître et chanter la vertu de tes concitoyens d’autrefois
CRITIAS Mon cher Hermocrate, tu es au second rang, avec un autre devant toi : voilà pourquoi tu fais encore le brave, mais tu sauras bientôt si la tâche est facile
Quoi qu’il en soit, il faut obéir à tes exhortations et à tes encouragements, et, outre les dieux que tu viens de nommer, appeler aussi les autres à mon aide et particulièrement Mnémosyne
Car on peut dire que tout ce qu’il y a de plus important dans mon sujet dépend d’elle
Si, en effet, je puis me rappeler suffisamment et vous rapporter les discours tenus autrefois par les prêtres et apportés ici par Solon, je suis à peu près sûr que cette assemblée sera d’avis que j’ai bien rempli ma tâche
C’est ce que j’ai à faire à présent et sans plus tarder
Avant tout, rappelons-nous qu’en somme il s’est écoulé neuf mille ans depuis la guerre qui, d’après les révélations des prêtres égyptiens, éclata entre les peuples qui habitaient au-dehors par-delà les colonnes d’Héraclès et tous ceux qui habitaient en deçà
C’est cette guerre qu’il me faut maintenant raconter en détail
En deçà, c’est notre ville, dit- on, qui eut le commandement et soutint toute la guerre ; au-delà, ce furent les rois de l’île Atlantide, île qui, nous l’avons dit, était autrefois plus grande que la Libye et l’Asie, mais qui, aujourd’hui, engloutie par des tremblements de terre, n’a laissé qu’un limon infranchissable, qui barre le passage à ceux qui cinglent d’ici vers la grande mer
Quant aux nombreux peuples barbares et à toutes les tribus grecques qui existaient alors, la suite de mon discours, en se déroulant, si je puis dire, les fera connaître au fur et à mesure qu’il les rencontrera ; mais il faut commencer par les Athéniens de ce temps-là et par les adversaires qu’ils eurent à combattre et décrire les forces et le gouvernement des uns et des autres
Et entre les deux, c’est à celui de notre pays qu’il faut donner la priorité
Autrefois les dieux se partagèrent entre eux la terre entière, contrée par contrée et sans dispute ; car il ne serait pas raisonnable de croire que les dieux ignorent ce qui convient à chacun d’eux, ni que, sachant ce qui convient mieux aux uns, les autres essayent de s’en emparer à la 3 faveur de la discorde
Ayant donc obtenu dans ce juste partage le lot qui leur convenait, ils peuplèrent chacun leur contrée, et, quand elle fut peuplée, ils nous élevèrent, nous, leurs ouailles et leurs nourrissons, comme les bergers leurs troupeaux, mais sans violenter nos corps, comme le font les bergers qui mènent paître leur bétail à coups de fouet ; mais, se plaçant pour ainsi dire à la poupe, d’où l’animal est le plus facile à diriger, ils le gouvernaient en usant de la persuasion comme gouvernail et maîtrisaient ainsi son âme selon leur propre dessein, et c’est ainsi qu’ils conduisaient et gouvernaient toute l’espèce mortelle
Tandis que les autres dieux réglaient l’organisation des différents pays que le sort leur avait assignés, Héphaïstos et Athéna qui ont la même nature, et parce qu’ils sont enfants du même père, et parce qu’ils s’accordent dans le même amour de la sagesse et des arts, ayant reçu tous deux en commun notre pays, comme un lot qui leur était propre et naturellement approprié à la vertu et à la pensée, y firent naître de la terre des gens de bien et leur enseignèrent l’organisation politique
Leurs noms ont été conservés, mais leurs œuvres ont péri par la destruction de leurs successeurs et l’éloignement des temps
Car l’espèce qui chaque fois survivait, c’était, comme je l’ai dit plus haut, celle des montagnards et des illettrés, qui ne connaissaient que les noms des maîtres du pays et savaient peu de chose de leurs actions
Ces noms, ils les donnaient volontiers à leurs enfants ; mais des vertus et des lois de leurs devanciers ils ne connaissaient rien, à part quelques vagues on-dit sur chacun d’eux
Dans la disette des choses nécessaires, où ils restèrent, eux et leurs enfants, pendant plusieurs générations, ils ne s’occupaient que de leurs besoins, ne s’entretenaient que d’eux et ne s’inquiétaient pas de ce qui s’était passé avant eux et dans les temps anciens
Les récits légendaires et la recherche des antiquités apparaissent dans les cités en même temps que le loisir, lorsqu’ils voient que certains hommes sont pourvus des choses nécessaires à la vie, mais pas auparavant
Et voilà comment les noms des anciens hommes se sont conservés sans le souvenir de leurs hauts faits
Et la preuve de ce que j’avance, c’est que les noms de Cécrops, d’Érechthée, d’Érichthonios, d’Érysichthon et la plupart de ceux des héros antérieurs à Thésée dont on ait gardé la mémoire, sont précisément ceux dont se servaient, au rapport de Solon, les prêtres égyptiens, lorsqu’ils lui racontèrent la guerre de ce temps-là
Et il en est de même des noms des femmes
En outre, la tenue et l’image de la déesse, que les hommes de ce temps-là représentaient en armes conformément à la coutume de leur temps, où les occupations guerrières étaient communes aux femmes et aux enfants, signifient que, chez tous les êtres vivants, mâles et femelles, qui vivent en société, la nature a voulu qu’ils fussent les uns et les autres capables d’exercer en commun la vertu propre à chaque espèce
Notre pays était alors habité par les différentes classes de citoyens qui exerçaient des métiers et tiraient du sol leur subsistance
Mais celle des guerriers, séparée des autres dès le commencement par des hommes divins, habitait à part
Ils avaient tout le nécessaire pour la nourriture et l’éducation ; mais aucun d’eux ne possédait rien en propre ; ils pensaient que tout était commun entre eux tous ; mais ils n’exigeaient des autres citoyens rien au-delà de ce qui leur suffisait pour vivre, et ils exerçaient toutes les fonctions que nous avons décrites hier en parlant des gardiens que nous avons imaginés
On disait aussi, en ce qui concerne le pays, et cette tradition est vraisemblable et véridique, tout d’abord, qu’il était borné par l’isthme 4 et qu’il s’étendait jusqu’aux sommets du Cithéron et du Parnès , d’où la frontière descendait en enfermant l’Oropie sur la droite, et longeant 5 l’Asopos à gauche, du côté de la mer ; qu’ensuite la qualité du sol y était sans égale dans le monde entier, en sorte que le pays pouvait nourrir une nombreuse armée exempte des travaux de la terre
Une forte preuve de la qualité de notre terre, c’est que ce qui en reste à présent peut rivaliser avec n’importe laquelle pour la diversité et la beauté de ses fruits et sa richesse en pâturages propres à toute espèce de bétail
Mais, en ce temps-là, à la qualité de ses produits se joignait une prodigieuse abondance
Quelle preuve en avons-nous et qu’est-ce qui reste du sol d’alors qui justifie notre dire ? Le pays tout entier s’avance loin du continent dans la mer et s’y étend comme un promontoire, et il se trouve que le bassin de la mer qui l’enveloppe est d’une grande profondeur
Aussi, pendant les nombreuses et grandes inondations qui ont eu lieu pendant les neuf mille ans, car c’est là le nombre des ans qui se sont écoulés depuis ce temps-là jusqu’à nos jours, le sol qui s’écoule des hauteurs en ces temps de désastre ne dépose pas, comme dans les autres pays, de sédiment notable et, s’écoulant toujours sur le pourtour du pays, disparaît dans la profondeur des flots
Aussi comme il est arrivé dans les petites îles, ce qui reste à présent, comparé à ce qui existait alors, ressemble à un corps décharné par la maladie
Tout ce qu’il y avait de terre grasse et molle s’est écoulé et il ne reste plus que la carcasse nue du pays
Mais, en ce temps-là, le pays encore intact avait, au lieu de montagnes, de hautes collines ; les plaines qui portent aujourd’hui le nom de 6 Phelleus étaient remplies de terre grasse ; il y avait sur les montagnes de grandes forêts, dont il reste encore aujourd’hui des témoignages visibles
Si, en effet, parmi les montagnes, il en est qui ne nourrissent plus que des abeilles, il n’y a pas bien longtemps qu’on y coupait des arbres propres à couvrir les plus vastes constructions, dont les poutres existent encore
Il y avait aussi beaucoup de grands arbres à fruits et le sol produisait du fourrage à l’infini pour le bétail
Il recueillait aussi les pluies annuelles de Zeus et ne perdait pas comme aujourd’hui l’eau qui s’écoule de la terre dénudée dans la mer, et, comme la terre était alors épaisse et recevait l’eau dans son sein et la tenait en réserve dans l’argile imperméable, elle laissait échapper dans les creux l’eau des hauteurs qu’elle avait absorbée et alimentait en tous lieux d’abondantes sources et de grosses rivières